Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé, avant-hier, le ministre chinois des Affaires étrangères Yang Jiechi pour demander à Pékin d'user de son influence pour faire appliquer le plan de paix du médiateur Kofi Annan, a indiqué le porte-parole de l'ONU, Martin Nesirky. M. Ban et son interlocuteur ont discuté de la situation en Syrie et de la nécessité impérieuse de faire cesser la violence immédiatement, a déclaré M. Nesirky. Il a demandé à la Chine d'user de son influence afin de faire appliquer totalement et immédiatement le plan en six points (de M. Annan) et le communiqué du Groupe d'action sur la Syrie qui prévoit une transition politique. M. Ban effectue la semaine prochaine une visite en Chine où il doit participer à Pékin à la conférence ministérielle du Forum de coopération Chine-Afrique et rencontrer de hauts responsables chinois. De son côté, Kofi Annan se rendra aujourd'hui, à Moscou, autre allié de Damas qui bloque à l'ONU toute tentaive de faire pression sur le régime syrien. Dans sa conversation avec le ministre chinois, précise le communiqué de l'ONU, M. Ban a fait référence à une note adressée vendredi par Kofi Annan au Conseil. Dans cette note, M. Annan accuse le gouvernement syrien d'avoir bafoué les résolutions de l'ONU en perpétrant une nouvelle tuerie dans le village de Treimsa, près de Hama. Dans une lettre jointe à cette note, M. Ban a qualifié la tureie de Treimsa d'escalade scandaleuse dans le conflit syrien. M. Ban a aussi indiqué au chef de la diplomatie chinoise que la Mission de l'ONU en Syrie tentait, dans des conditions très dangereuses, d'enquêter sur la tuerie de Treimsa, a ajouté M. Nesirky. Kofi Annan reçu par Vladimir Poutine, demain, à Moscou Le président russe Vladimir Poutine recevra, demain à Moscou le médiateur international pour la Syrie, Kofi Annan, dans l'espoir de redonner un élan diplomatique à son plan de paix, actuellement en panne, a annoncé, hier, le Kremlin. M. Annan s'entretiendra également avec le ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Le massacre de Treimsa visait "déserteurs et militants" La mission d'observation de l'ONU en Syrie a indiqué, hier, que l'attaque perpétrée jeudi dernier, par l'armée à Treimsa "semblait viser des groupes et des maisons spécifiques, en majorité de déserteurs et de militants". L'assaut a fait au moins 150 morts, selon une ONG syrienne. "Il y avait des mares de sang et des taches de sang dans les pièces de plusieurs maisons, de même que des douilles", a indiqué dans un communiqué la mission, après qu'une équipe d'observateurs s'est rendue sur place. Le régime du président Bachar al-Assad avait expliqué vendredi avoir mené à Treimsa une opération réussie contre des "terroristes". Damas dément avoir recouru à l'arme lourde à Tremseh La Syrie a démenti, hier, avoir recouru à l'arme lourde lors d'une offensive militaire à Tremseh qui a provoqué des condamnations internationales. Djihad Makdissi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a affirmé que les combats dans cette ville étaient le résultat d'une opération militaire visant des insurgés armés et pas le massacre de civils dénoncé par l'opposition. Selon lui, aucune arme lourde n'a été employée jeudi dernier. "Ce qui s'est passé n'est pas une attaque contre des civils" et "tout ce qu'on a dit sur l'usage d'armes lourdes est sans fondement", a-t-il martelé. Si des dizaines de corps ont déjà été inhumés, d'autres sont difficiles à identifier étant donné qu'ils ont été gravement brûlés. Les opposants syriens pensent que le bilan devrait augmenter car des centaines d'habitants sont encore portés disparus. Certains résidants pensent que plusieurs corps se trouvent dans des champs voisins ou dans les eaux du fleuve Oronte.