Le P-DG du géant russe Gazprom, Alexeï Miller, a dit cette semaine espérer conclure les discussions en vue de signer un nouvel accord sur le gisement gazier géant de Chtokman, dans l'Arctique russe, d'ici au début de l'automne. Actuellement, nous menons les consultations finales sur la configuration et les conditions de réalisation du projet Chtokman, nous espérons les achever d'ici au début de l'automne, a déclaré M. Miller, cité par les agences de presse russes. Fin juin, il avait indiqué qu'un nouvel accord sur le projet d'exploitation de ce champ, qui peinait à être lancé par son consortium - composé de Gazprom (51%), du français Total (25%) et du norvégien Statoil (24%) - pourrait être signé dans un avenir très proche. La décision d'investissement sur le projet avait été reportée à plusieurs reprises, notamment en raison de désaccords entre les actionnaires sur son schéma de réalisation, le dernier report en date étant arrivé à son terme le 1er juillet. En mai, le groupe russe a annoncé une vaste révision de Chtokman, décidant de se concentrer sur la production de gaz liquéfié et d'abandonner l'idée de transporter une partie du gaz produit par gazoduc. A cette occasion, il a indiqué envisager de faire entrer de nouveaux partenaires, évoquant le groupe anglo-néerlandais Shell. Les spéculations se sont depuis multipliées sur la possibilité que Shell se substitue soit au norvégien, soit au français. Mais Total a toujours affirmé sa détermination à participer à ce méga-projet. Selon l'agence d'Etat Itar-Tass, qui cite une source à Gazprom, le groupe russe aurait actuellement des discussions bilatérales avec chaque participant au prochain pacte d'actionnaires. Le champ de Chtokman, l'un des rares gisements gaziers géants de la planète à ne pas avoir encore été exploités, renferme des réserves évaluées à 3 800 milliards de mètres cubes de gaz. Situé en mer de Barents, au nord du cercle polaire, il est techniquement très difficile à exploiter. Depuis le 1er juillet, le consortium Shtokman Development a fermé son bureau à Paris et les employés du bureau moscovite ont été informés qu'ils pourraient être licenciés, selon Interfax. En quatre ans d'existence, il a dépensé environ 1,5 milliard de dollars dans la conception technique du projet, a dit la même source.