Le projet de loi portant nouveau système comptable national a été présenté par le ministre des Finances devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale. L'ère de l'économie de marché oblige l'Algérie à harmoniser sa législation et à se mettre au diapason. Le ministre des Finances l'a rappelé devant les membres de la Commission de l'APN. Il s'agit principalement de " rapprocher la pratique comptable en Algérie de celle en vigueur dans le monde, tant sur le plan des références que des procédés les mieux adaptés à une économie moderne ". Dans la pratique, le nouveau texte présenté par Karim Djoudi, entend instaurer de nouvelles règles notamment en ce qui concerne " les principes régissant les écritures comptables en vue de réduire les risques et faciliter l'audit ". Il faut dire que l'Algérie, qui a entamé un processus de privatisation des entreprises publiques, a le souci de répondre aux sollicitations des investisseurs étrangers en matière d'information. Le ministre des Finances a d'ailleurs souligné que ce projet de loi répond également, " aux besoins actuels et futurs des investisseurs en matière d'accès à des données financières harmonisées et lisibles concernant les entreprises. Des données qui faciliteraient à coup sûr la prise de décision d'autant que le projet de loi est basé sur une " comptabilité simplifiée". L'actuel système comptable a montré certaines incohérences puisqu'il tient compte à la fois des écritures légales et fiscales contrairement à la nouvelle mouture qui " distingue entre le code de comptabilité et le code fiscal. " De leur côté les membres de la commission des finances et du budget de l'APN, ont mis en avant la nécessité d'adapter le système financier aux exigences de la mondialisation et de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), selon un communiqué sanctionnant cette réunion. Cette commission a d'ailleurs fait appel, hier, à des experts comptables et financiers. Pour rappel, le nouveau système comptable proposé inquiète l'Ordre national des experts-comptables qui s'est exprimé récemment au Forum d'El Moudjahid. Ce dernier trouve que " les professionnels ne seront pas à jour lors de sa mise en place ". La crainte de l'Ordre des experts comptables concernait le délai imparti à l'application du nouveau texte. Le président de l'ONEC avait indiqué que malgré l'entrée en vigueur du nouveau dispositif jusqu'à janvier 2009, ce délai n'est pas suffisant pour permettre aux différents corps de comptabilité de s'adapter. Toutefois, le nouveau texte a le mérite de "rapprocher la pratique comptable en Algérie de la pratique universelle, permettant la production d'informations détaillées et fiables ".