Les nouvelles inscriptions au chômage sont remontées fortement aux Etats-Unis pendant la deuxième semaine de juillet, mettant fin à trois semaines consécutives de baisse, selon des chiffres publiés, avant-hier, à Washington par le département du Travail. Le ministère a indiqué que 386 000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 8 au 14 juillet, en données corrigées des variations saisonnières, soit 9,7% de plus que la semaine précédente. La prévision médiane des analystes donnait une remontée nettement moins forte de son indicateur, à 365 000 nouveaux chômeurs. En volume, la hausse des inscriptions correspond à la poussée des demandes d'allocations la plus forte depuis la fin avril 2011, indiquent les chiffres officiels, et elle a effacé la forte baisse des deux semaines précédentes. Néanmoins en moyenne sur un mois, l'indicateur des nouveaux chômeurs a baissé pour la quatrième semaine de suite, s'établissant à 375 500 nouvelles inscriptions, son niveau le plus faible depuis la mi-mai. Un responsable de la division des statistiques du ministère a indiqué à la presse que l'on constatait "une certaine volatilité" de l'indicateur liée au fait que le mois de juillet est habituellement l'occasion de mises au chômage technique dans l'automobile, mais que celles-ci ne semblent pas suivre cette année le modèle des variations saisonnières retenu. Cela devrait rendre l'interprétation des chiffres assez délicate jusqu'au début du mois d'août, a-t-il ajouté. Joel Naroff, économiste de Naroff Economics Advisors, estime néanmoins que le niveau de l'indicateur en moyenne sur un mois est "conforme à une hausse de l'emploi un peu plus forte que ce qu'on a vu récemment, mais qui n'a rien de formidable". Selon les derniers chiffres officiels, le taux de chômage est resté stable aux Etats-Unis en juin, à 8,2%, les créations nettes d'emplois (80 000) ayant été une nouvelle fois insuffisantes ce mois-là. Le président de la banque centrale (Fed), Ben Bernanke, a peint la veille un tableau plutôt morose de l'économie américaine et de ses perspectives. La baisse du chômage entamée à la fin de l'été 2011 et qui marque un palier depuis deux mois "pourrait être désespérément lente", a-t-il averti. Pour Jennifer Lee, de BMO Marché des capitaux, "il ne faut pas s'attendre à un nombre d'embauches formidable en juillet", tout au plus "un léger mieux par rapport à juin".