La situation du système financier américain s'est améliorée "considérablement" en quelques années mais les banques ont encore fort à faire pour relever les défis d'après la crise, a déclaré cette semaine le président de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), Ben Bernanke. "La situation du système bancaire - et plus généralement du secteur financier - s'est améliorée considérablement ces dernières années", a déclaré M. Bernanke lors d'un discours dont le texte a été remis à la presse. "La reprise économique a favorisé le renforcement du compte de capital des banques et a contribué à améliorer la qualité des prêts et des autres actifs apparaissant dans leur bilan", a dit M. Bernanke dans cette allocution transmise par satellite à une conférence sur le système bancaire qui se tenait à Chicago. Le président de la Réserve fédérale fait référence notamment aux derniers tests de résistance imposés aux plus grandes banques du pays et dont les résultats, publiés en mars, avait apporté la preuve, aux dires de la Fed, d'un renforcement de leur solidité financière. "Néanmoins, les banques doivent encore en faire davantage pour se rétablir totalement et s'adapter à l'environnement économique et à la régulation d'après la crise", estime M. Bernanke, faisant là allusion à la lenteur de la reprise entamée à l'été 2009 et au renforcement des normes que les principaux pays de la planète ont décidé d'imposer au secteur financier. "A mesure que la reprise gagnera de l'élan, augmentant ce faisant la demande de prêts et la solvabilité des emprunteurs potentiels, le système bancaire, s'il est plus solide financièrement, sera bien placé pour augmenter ses prêts", ajoute M. Bernanke, qui entrevoit alors la possibilité d'un cercle vertueux où l'amélioration de la disponibilité du crédit contribuerait à son tour "à renforcer l'économie". Excédent budgétaire en avril après trois ans et demi dans le rouge Les Etats-Unis ont annoncé cette semaine avoir dégagé un excédent budgétaire en avril après avoir passé trois ans et demi sans discontinuer dans le rouge. Le solde du budget de l'Etat fédéral fait apparaître pour ce mois-là un excédent de 59,1 milliards de dollars, a indiqué le département du Trésor, dont le chiffre est conforme à la prévision médiane des analystes. Il s'agit du premier mois dans le vert pour les finances publiques américaines depuis septembre 2008. Septième mois de l'exercice budgétaire, avril est traditionnellement un mois d'excédent aux Etats-Unis, mais en avril 2011, le pays avait accusé un déficit de 40,4 milliards de dollars. Le retour du budget fédéral à l'excédent a découlé d'une amélioration des recettes et d'une baisse des dépenses. Les premières ont augmenté de 10% sur un an pour atteindre 318,8 milliards de dollars, tandis que les secondes baissaient de 21% et s'établissaient à 259,7 milliards, indique le Trésor. Le déficit cumulé des Etats-Unis depuis le début de l'exercice budgétaire (commencé le 1er octobre) atteignait 719,9 milliards de dollars au 30 avril, selon les chiffres du gouvernement, soit 17% de moins qu'un an plus tôt: les sept premiers mois de l'année font également apparaître une hausse des recettes de l'Etat et une baisse de ses dépenses. Dans ses dernières prévisions budgétaires, la Maison Blanche a indiqué en février qu'elle prévoyait de ramener le déficit budgétaire des Etats-Unis à 8,5% du PIB en 2011-2012 soit 0,2 point de moins qu'en 2010-2011, ce qui se traduirait par une hausse du déficit en termes nominaux, à 1.330 milliards de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) estime pour sa part que le déficit budgétaire du pays représentera 8,1% de son PIB en 2012 (année civile). Recul des nouvelles inscriptions au chômage Les nouvelles inscriptions au chômage ont baissé aux Etats-Unis pour la deuxième semaine d'affilée, selon des chiffres publiés cette semaine à Washington par le département du Travail. Le ministère a indiqué que 367 000 demandes d'allocations de chômage avaient été déposées dans le pays du 29 avril au 5 mai, en données corrigées des variations saisonnières, soit 0,3% de moins que la semaine précédente. Le chiffre du ministère est légèrement supérieur à ce que pensaient les analystes dont la prévision médiane donnait l'indicateur à 365 000 nouveaux chômeurs, mais il équivaut aux inscriptions au chômage les plus faibles depuis la fin du mois de mars. Le gouvernement a revu en hausse de 0,8% son estimation du nombre de nouveaux chômeurs de la semaine précédente. Selon le rapport officiel sur l'emploi américain publié cette semaine, le taux de chômage des Etats-Unis a continué sa baisse en avril pour s'établir à 8,1%, son niveau le plus faible depuis janvier 2009, alors que les embauches ralentissaient nettement, le pays n'ayant créé ce mois-là que 115 000 emplois nets. Rebond des importations, déficit commercial en hausse Le déficit commercial des Etats-Unis a affiché une forte hausse en mars, sous l'effet d'un rebond des importations, selon des chiffres publiés cette semaine par le département du Commerce. En données corrigées des variations saisonnières, le déficit a grimpé à 51,8 milliards de dollars, contre 45,4 milliards (chiffre révisé) le mois précédent, entraîné à la hausse par une augmentation de 5% des importations. Les analystes attendaient un creusement du déficit, mais moins marqué, à 50,2 milliards de dollars. Les fluctuations des échanges en ce début d'année s'expliquent principalement par le calendrier du Nouvel an chinois, qui a concentré l'entrée d'importations depuis l'Asie orientale en janvier et mars au détriment de février. En excluant la Chine, premier exportateur vers les Etats-Unis, le déficit commercial a été beaucoup plus stable. Le département du Commerce a indiqué qu'en mars, les échanges de la première économie mondiale avaient battu tous les records. Les importations de biens tout comme celles de services ont été les plus élevées jamais enregistrées, avec 238,6 milliards de dollars au total. Même chose du côté des exportations, avec 186,8 milliards au total. Les Etats-Unis n'avaient jamais autant exporté de biens vers leur premier débouché extérieur, le Canada, et pas autant importé de biens de leur voisin depuis septembre 2008. Ils n'avaient jamais eu des échanges de biens aussi élevés avec l'Union européenne, dans les deux sens. Première baisse des prix des produits importés en six mois Les prix des produits importés aux Etats-Unis ont baissé en avril pour la première fois en six mois, selon des chiffres publiés cette semaine à Washington par le département du Travail. Ils ont reculé de 0,5% par rapport au mois précédent après avoir bondi de 1,5% en mars, a indiqué le ministère. Il s'agit de leur recul le plus fort depuis juin 2011. La baisse de l'indice du ministère a résulté d'une chute des prix des carburants de 2,1% (la plus forte depuis août) dont les effets ont effacé ceux de la légère hausse des prix des autres produits (+0,1%). Selon le ministère, l'inflation induite par les importations a ralenti pour le neuvième mois d'affilée en glissement annuel pour atteindre 0,5%, son niveau le plus faible en deux ans et demi. Les chiffres du gouvernement indiquent d'autre part que la hausse des prix des produits américains exportés a ralenti à 0,4% sur un mois en avril, soit deux fois moins vite qu'en mars. En glissement annuel, la hausse des prix des exportations a poursuivi sa tendance au ralentissement entamée à l'été 2011, indique le ministère: elle n'a atteint que 0,7% en avril, son niveau le plus faible depuis novembre 2009.
Les prix à la production ont baissé de 0,2% Les prix à la production aux Etats-Unis ont baissé en avril pour la première fois depuis le début de l'année, selon des chiffres publiés cette semaine à Washington par le département du Travail. L'indice des prix des produits finis a reculé de 0,2% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières, après avoir été stable en mars, a indiqué le ministère, précisant que cette évolution avait été tirée par une baisse des prix de fabrique des produits énergétiques de 1,4%. La prévision médiane des analystes donnait l'indice du ministère stable en avril. En glissement annuel, la hausse des prix de fabrique a ralenti pour le septième mois d'affilée, pour s'établir à 1,9%, son niveau le plus faible depuis octobre 2009, a précisé le ministère. Les prix ont également baissé en avril aux stades antérieurs de la production. Selon les chiffres du ministère, les prix des produits semi-finis ont reculé en avril de 0,5% par rapport à mars, ce qui marque leur baisse mensuelle la plus forte depuis février 2009. En glissement annuel, la hausse des prix des produits semi-finis a continué de ralentir pour n'atteindre que 1,1%, soit 1,8 point de moins qu'en mars. C'est son niveau le plus faible depuis novembre 2009. En baisse de 4,4% par rapport à mars, les prix de production des matières premières ont connu leur chute mensuelle la plus forte depuis février 2009, indique encore le ministère. En glissement annuel, ces prix, qui suivaient une tendance de ralentissement depuis l'été se sont effondrés en avril. Ils ont chuté de 7,3%, ce qui marque leur baisse sur douze mois la plus forte depuis le mois d'octobre 2009.
Moral des ménages en hausse en mai, à 77,8 Le moral des ménages progresse aux Etats-Unis, selon l'indice de confiance des consommateurs américains de mai publié cette semaine par l'Université du Michigan. Cet indice a progressé de 1,4 point par rapport à avril pour s'établir à 77,8, son niveau le plus élevé depuis janvier 2008, selon une estimation encore provisoire. Ce renforcement de la confiance des ménages est inattendu dans la mesure où la prévision médiane des analystes donnait l'indice en baisse, à 76,0. L'université doit publier le résultat final de son enquête pour le mois en cours le 25 mai. Si l'amélioration du moral des Américains est alors confirmée, mai sera alors le neuvième mois consécutif de hausse de la confiance des consommateurs aux Etats-Unis.