Le P-DG de l'opérateur public de téléphonie mobile ''Mobilis'' , M. Saad Damma a indiqué, hier, que l'entité qu'il dirige va investir 142 milliards de DA, soit 2 milliards de dollars sur cinq ans pour moderniser ses équipements et porter ses parts de marché à 45%. "Notre objectif est d'atteindre 45% de parts de marché avec cet investissement", qui s'étalera jusqu'à 2016, a laissé entendre M. Damma, nommé récemment à la tête de l'opérateur historique de téléphonie mobile. L'objectif de Mobilis en termes de parts de marché est possible à atteindre notamment si l'autorité de régulation intervienne, comme il se fait de par le monde pour équilibrer le marché et empêcher la domination de l'un des opérateurs, a-t-il indiqué. Actuellement l'opérateur public détient quelque 29% des parts de marché de la téléphonie mobile avec presque 11 millions d'abonnés. L'investissement se fera en fonds propres de l'opérateur qui va assumer à lui seul 87% du financement du plan, soit 142 mds de DA, le reste sera financé par crédits bancaires, précise M. Damma. Ce plan d'investissement sur cinq ans est destiné essentiellement à financer la modernisation du réseau de l'opérateur historique pour réduire son coût d'exploitation, a-t-il ajouté. Mobilis, qui exploite un système télécoms monolithique, acquis depuis 2004, va s'offrir les nouvelles générations de réseau (NGN), qui lui permettront de passer d'un mode TDM, Time division Multiplex and multplexing, vers le mode IP soit Internet protocol. Aussi, apprend-on, le quatrième axe du plan porte sur la préparation de Mobilis au lancement du haut débit mobile qui nécessite des investissements sur les BTS, le réseau de transport. "Le passage du mobile voix vers le data constitue pour Mobilis un tournant important. L'ambition pour nous est grande car nous voulons se repositionner sur le marché par rapport à nos concurrents'', indique encore le même responsable. Le P-DG de Mobilis a également fait savoir que l'entreprise compte lancer un grand centre d'appel, un projet en cours d'évaluation visant à améliorer la relation de l'opérateur avec ses abonnés. Le nouveau centre d'appel qui sera implanté dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah, sera doté d'une des plus récentes plateformes technologiques et sera renforcé par 1.000 téléconseillers, selon le boss de Mobilis. Evoquant par ailleurs le développement de son entreprise, M. Damma a souligné "que plus l'opérateur public disposait des leviers de sa politique plus cela générera des bénéfices pour le pays" dans ce secteur à fort enjeu économique. Pour se développer, Mobilis a notamment besoin d'une flexibilité du code des marchés publics notamment pour certaines prestations et acquisitions qui ne sont pas très coûteuses, mais nécessaires au fonctionnement quotidien de son réseau, relève M. Damma. Selon lui, ce code des marchés publics est actuellement contraignant à Mobilis, qui acquiert chaque mois des solutions technologiques par voie d'appel d'offre, alors qu'une consultation sélective pour ces petits marchés, ne dépassant pas au maximum 100.000 dollars suffit. M. Damma recommande, le contrôle de l'attribution de ce type de marchés doit se faire a posteriori. " Il y a aussi l'aspect confidentialité qu'il faut préserver. Nous ne pouvons rendre public par des appels d'offres les solutions que mobilis est en train d'acquérir", a -t-il dit, avant de relever que ''l'application de ce code freine Mobilis par rapport à ses concurrents qui sont équipés directement par leurs groupes''.