Les prix du pétrole tentaient de se ressaisir, hier, en cours d'échanges européens, après un plongeon spectaculaire de plus de 3,50 dollars la veille, dans un marché revigoré par de bons indicateurs chinois mais toujours hanté par les inquiétudes persistantes sur la zone euro. Vers la mi-journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, échangé sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, valait 103,54 dollars, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de la veille. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre gagnait 17 cents à 88,31 dollars. Les cours du baril reprenaient leur souffle après avoir dégringolé lundi de 3,69 dollars à New York et de 3,57 dollars à Londres, plombés par un mouvement de panique sur la zone euro et un fort renchérissement du dollar face à un euro sous pression. Les prix ont trouvé un peu de soutien dans l'indice PMI chinois publié mardi par la banque HSBC, montrant que l'activité manufacturière du pays avait enregistré en juillet sa contraction la plus faible depuis cinq mois, observaient les experts de Commerzbank. L'indice PMI des directeurs d'achat s'est ainsi redressé à 49,5 pour le mois en cours, contre 48,2 en juin, selon un communiqué de la banque. Un indice supérieur à 50 indique une expansion et un indice en dessous de ce seuil une contraction. Même si l'activité manufacturière du géant asiatique ne progresse pas, elle recule donc moins que les mois précédents, ce qui constitue un signal encourageant témoignant de la reprise de l'activité économique dans le deuxième pays consommateur de brut de la planète, estimait Commerzbank. Le marché restait cependant sous pression, toujours agité par le regain d'inquiétude dans la zone euro, et en particulier sur l'Espagne, les investisseurs redoutant de voir Madrid contraint de demander un plan d'aide extérieur alors que s'aggrave la récession de l'économie espagnole. L'interminable crise de la dette dans la zone euro continue de préoccuper les opérateurs, d'autant que, outre l'Espagne, la Grèce restait également au cœur des préoccupations du marché, soulignait Andrey Kryuchenkov, analyste de VTB Capital. Signal inquiétant, l'activité du secteur privé s'est contractée en juillet en zone euro au même rythme que le mois précédent et les suppressions d'emplois dans la région ont atteint de leur côté leur plus haut niveau en deux ans et demi, selon des estimations publiées mardi. Les cours devraient rester volatils cette semaine, ballottés entre les inquiétudes sur l'économie et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient qui entretiennent les craintes sur l'offre de brut, et donc soutiennent les cours, tempérait-il toutefois. L'escalade des violences en Syrie, les tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, ainsi qu'une série d'attaques en Irak lundi contribuaient à aviver les incertitudes sur l'offre d'or noir mais, dans le même temps, les inquiétudes sur la solidité de la demande énergétique dans un environnement économique morose pèsent sur le moral du marché, notait M. Kryuchenkov. Hier matin, en Asie, les cours du pétrole poursuivaient leur baisse en raison d'une nouvelle vague d'inquiétudes sur la situation financière dans la zone euro, sur fond d'envolée des taux d'emprunt espagnols et de doutes autour du soutien européen à la Grèce. Lors des échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en septembre, perdait 27 cents à 87,87 dollars, et le baril de Brent de la mer du Nord échéance septembre cédait 6 cents à 103,20 dollars.