Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré,avant-hier,qu'il pensait que le président syrien Bachar el-Assad était "sur le départ". D'après le chef du gouvernement turc, qui s'est exprimé avant de partir pour les Jeux olympiques de Londres, le président Assad serait "sur le départ", et la Syrie se préparerait "pour une nouvelle ère". Un gouvernement de transition devrait se préparer pour une nouvelle Constitution ainsi que des élections présidentielle et parlementaires, a-t-il ajouté. Le Premier ministre turc a de nouveau évoqué la possibilité d'instaurer une zone tampon pour la sécurité des frontières turques et pour accueillir les réfugiés syriens, le long de la frontière entre les deux pays, si la situation se détériorait. "Une zone sûre, une zone tampon, des camps de réfugiés, tout ça, ce sont de possibles alternatives." La Turquie peut exercer son droit de poursuite à chaud contre le PKK Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a accusé le régime de Damas d'avoir confié plusieurs zones du nord de la Syrie au PKK et a prévenu que la Turquie pourrait exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre ces rebelles kurdes de Turquie. Il a également indiqué, avant-hier, que la constitution d'une zone tampon en territoire syrien était une des alternatives possibles pour lutter contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Syrie. En ce moment, le régime d'Assad est regroupé à Damas, il est coincé là bas, et aussi en partie dans la région de Lattaquié (nord-ouest). Dans le nord, il a confié cinq provinces aux Kurdes, à l'organisation terroriste, a déclaré mercredi soir M. Erdogan lors d'un programme télévisé sur la chaîne Kanal 24. Ces derniers essaient maintenant de créer une situation conforme à leurs intérêts en affichant des portraits du chef de l'organisation terroriste séparatiste, a-t-il poursuivi, faisant référence au PKK, en lutte contre Ankara depuis 1984 dans un conflit qui a fait plus de 45 000 morts. Interrogé sur la possibilité pour la Turquie d'utiliser son droit de poursuite à chaud contre les rebelles par-delà la frontière syrienne après une action de ceux-ci en territoire turc, M. Erdogan a répondu: Ca ne se discute même pas, c'est une évidence. C'est la mission, ce qu'il faut faire. Du reste, cela fait partie des changements de nos règles d'engagement de l'armée turque face à l'égard de la Syrie, a-t-il ajouté. Les pays arabes veulent soumettre une nouvelle résolution à l'ONU Plusieurs pays arabes ont annoncé dans la soirée de mercredi dernier, qu'ils allaient demander l'appui à l'Assemblée générale des Nations unies pour une nouvelle résolution sur la Syrie, prévoyant une transition politique et l'instauration d'un gouvernement démocratique. L'ambassadeur saoudien, Abdallah al-Mouallimi, et le diplomate qatari Abdulrahman Al-Hamadi, ont déclaré que les pays arabes tenteraient d'obtenir le soutien auprès des 193 Etats membres de l'ONU à l'Assemblée générale, où le droit de veto n'existe pas, au cours d'un débat du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient. "Les pays arabes ont décidé mener l'Assemblée générale sur la situation en Syrie", a dit Al-Mouallimi devant le Conseil. Al-Hamadi a souligné que la menace brandie par Damas d'utiliser des armes chimiques et biologiques "nous a encore plus fait regretter l'incapacité du Conseil de sécurité de gérer la crise syrienne de manière efficace". De ce fait, "un groupe arabe à New York va à l'Assemblée générale des Nations unies pour s'attaquer à la menace sérieuse que représente la crise syrienne". La semaine dernière, la Russie et la Chine avaient opposé leur veto à une résolution du Conseil de sécurité, qui menaçait le régime de sanctions s'il ne cessait pas les violences. L'ambassadeur syrien à l'ONU, Bachar Ja'afari, a accusé les Saoudiens et les Qataris d'ingérences militaire, financière et politique en Syrie. Il a aussi déclaré qu'ils "complotaient" contre le plan de sortie de crise de l'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan. Offensive majeure de l'armée sur la ville d'Alep L'armée syrienne massait, avant-hier, d'importantes troupes autour d'Alep pour lancer une offensive majeure et en reprendre le contrôle. La métropole du Nord, en proie depuis une semaine à de violents combats, est devenue un enjeu décisif du conflit. À Damas, où l'armée a reconquis la plupart des quartiers, des affrontements se poursuivaient, notamment dans le quartier Hajar al-Aswad, où sont regroupés les rebelles, après des violences dans le camp palestinien de Yarmouk au sud de la capitale syrienne. Dans le nord du pays, les rebelles ont pris le contrôle d'Azaz, à quelques kilomètres de la frontière turque. La ville est en ruine après des semaines de combats. Jeudi, une cinquantaine de personnes, en majorité des civils, auraient à nouveau péri à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ban Ki-moon exhorte le monde à faire cesser le massacre Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exhorté mercredi dernier, la communauté internationale à agir pour faire cesser le massacre en Syrie, dans un discours devant le Parlement de Bosnie, pays des Balkans qui a connu un génocide à Srebrenica, en 1995. C'est la raison pour laquelle, au coeur de la Bosnie-Herzégovine, je lance un appel au monde entier: Ne tardez plus ! Unissez-vous ! Agissez ! Agissez maintenant pour cesser le massacre en Syrie, a lancé M. Ban. Le chef de l'ONU, qui a affirmé que les Nations unies n'ont pas été à la hauteur de ses responsabilités durant la guerre intercommunautaire de Bosnie (1992-95) dont le massacre de Srebrenica est la pire atrocité commise en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, a affirmé que la communauté internationale était soumise à un test en Syrie.