La suspension d'un financement de la Banque africaine de développement (BAD), après le coup d'Etat du 12 avril, a plombé un projet important pour la sécurité alimentaire, le Projet de réhabilitation du secteur agricole rural (PRESAR), a indiqué à la presse, Caoussou Diombéra, directeur de projet à Bissau. Selon lui, c'est à cause du coup d'Etat du 12 avril et de l'instabilité chronique que la BAD a pris la décision de geler ses fonds, soit 600 000 euros, représentant la dernière tranche du projet. La suspension du financement "va se répercuter sur la sécurité alimentaire en Guinée-Bissau où l'on enregistre un déficit céréalier chronique en raison d'une insuffisance dans la production locale", souligné M. Diombéra. S'agissant de la production du riz, denrée alimentaire de base, la Guinée-Bissau produit environ 40 000 tonnes de riz et en importe 80.000 tonnes par an. Le PRESAR est financé depuis 2007 à hauteur de 567,58 millions de FCFA (plus d'un million de dollars américains) par l'Etat et de 5,8 milliards de FCFA (près de 11 millions de dollars) par le Fonds africain de développement appartenant à BAD pour une période de cinq ans. Maria Araujo, directrice général de l'Agriculture, a estimé que si jamais la situation continue, il est à craindre une catastrophe alimentaire à l'intérieur du pays. L'insécurité alimentaire est aggravée cette année par la baisse de la production de la noix de cajou et l'effondrement des cours de cette principale source de revenu des paysans.