Les négociations à l'ONU sur la mise en place du premier traité sur le commerce des armes conventionnelles se sont soldées par un échec, avant-hier, à New York. Elles devraient reprendre ultérieurement, selon le président de la conférence. "Le texte que j'avais proposé était un projet de traité, certains pays ne l'aimaient pas mais l'immense majorité étaient d'accord", a regretté l'Argentin Roberto Garcia Moritan. La conférence, ouverte le 2 juillet dernier, devait décider par consensus entre les 193 pays membres. Interrogé sur la suite des événements, M. Moritan a indiqué qu'une des possibilités était de demander à l'Assemblée générale de l'ONU de prendre une décision, c'est-à-dire de décider s'il doit y avoir de nouvelles négociations et quand. La prochaine session de l'Assemblée générale se tient fin septembre à New York. Objectif à long terme Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré "déçu" de l'échec des négociations. "C'est un recul" après plusieurs années de travaux préparatoires et quatre semaines de négociations, a-t-il déploré. "Mais cela ne signifie pas l'abandon" de ce traité car les Etats membres "ont accepté de poursuivre ce noble objectif". Le chef de la délégation suisse Erwin Bollinger s'est lui aussi dit déçu du résultat de la conférence, tout en estimant que ce n'était pas un insuccès total. Un aspect positif est que le projet de résolution joint au rapport du président devient un document officiel de l'ONU, a-t-il déclaré devant la presse.L'échec des négociations de New York ne signifie pas qu'il n'y aura pas de traité sur le commerce des armes conventionnelles, a souligné M. Bollinger. "Nous étions très proches d'accepter un document final", selon le diplomate. Davantage de temps Selon ces participants, les Etats-Unis et la Russie ont demandé davantage de temps pour se prononcer. Plusieurs autres pays, dont la Chine, l'Inde, l'Indonésie et l'Egypte, ont emboîté le pas à Washington en réclamant un délai. Un petit groupe d'Etats (Syrie, Iran, Corée du Nord, Cuba entre autres) se sont efforcés depuis le début de bloquer l'émergence d'un traité contraignant visant à réglementer le commerce des armes conventionnelles. Un marché estimé à 70 milliards de dollars par an.