Le président roumain Traian Basescu devrait conserver son poste. Selon des résultats officiels annoncés, hier, par le Bureau électoral central (BEC) portant sur plus de 97% des bureaux de vote, le taux de participation au référendum de destitution s'est élevé à 46% des inscrits, en-dessous des 50% requis pour la validation de cette consultation. Le taux de participation aurait dû être supérieur à 50% pour que ce scrutin crucial soit validé. Traian Basescu a affirmé avoir échappé à la destitution grâce à une forte abstention au référendum. Peu après la clôture des bureaux de vote, il a assuré comprendre la "colère" des millions de Roumains qui ont voté pour son départ. "Je veux remercier ceux qui, surmontant leur colère, ont compris que le référendum ne portait pas sur Basescu mais sur l'Europe", a-t-il ajouté. Les partisans du président avaient appelé à un boycottage de la consultation. Après trois mois de cohabitation houleuse avec le gouvernement de centre gauche, M. Basescu a assuré que dès son retour au palais présidentiel il s'attacherait à "promouvoir la réconciliation". Le président Basescu, très impopulaire pour avoir soutenu des mesures d'austérité et par ailleurs accusé de népotisme, a été suspendu de ses fonctions il y a trois semaines par la majorité parlementaire du Premier ministre, Victor Ponta. "Il est évident que beaucoup de Roumains sont mécontents de ce qui s'est passé ces dernières années. Il faut combler la fracture au sein de la société parce que la Roumanie a besoin de toute l'énergie pour réussir son intégration dans le monde civilisé", a-t-il souligné. Le président intérimaire de Roumanie Crin Antonescu a déclaré que sa majorité de centre gauche respectera les décisions de la Cour constitutionnelle. "Nous agirons sur la base du respect de toutes les institutions habilitées, que ce soit le Bureau électoral central ou la Cour constitutionnelle", a indiqué M. Antonescu aussitôt après la clôture des urnes. Après trois mois d'une des pires crises politiques qu'ait connue la Roumanie depuis la chute de la dictature communiste, les tensions politiques risquent de rester fortes dans les jours voire les semaines à venir, estiment des analystes. L'Union européenne avait fustigé mi-juillet les méthodes peu orthodoxes employées par l'USL (le parti du Premier ministre) pour faciliter la destitution du président. Elle a demandé à Bucarest de se conformer à toutes les décisions de la Cour constitutionnelle. Le PM promet de ne pas chercher la confrontation avec Basescu Le Premier ministre roumain Victor Ponta a promis, hier, de ne pas chercher la confrontation avec son rival de centre droit, le président Traian Basescu, dont une tentative de destitution a échoué, faute de participation suffisante à un référendum avant-hier. Je ne vais pas chercher la confrontation avec Traian Basescu, a déclaré M. Ponta lors d'une interview accordée à cinq médias étrangers .Tout le monde perdra si nous continuons la bataille. MM. Ponta et Basescu vont de nouveau devoir cohabiter après quelques mois déjà houleux. M. Ponta a toutefois souligné qu'il ne savait pas quelle serait l'attitude de son rival politique. Il faut être deux pour danser le tango, a-t-il répondu à une question sur une réconciliation pour assurer une période de calme politique en Roumanie après une des plus graves crises depuis la chute de la dictature communiste il y a 23 ans.