Les Roumains ont commencé à voter hier pour un référendum crucial sur la destitution du président de centre droit Traian Basescu réclamée par la majorité de centre gauche après trois mois de crise politique aiguë dans cette ex-dictature communiste. Le résultat de ce référendum sera observé de près par l'Union européenne qui avait exprimé son inquiétude mi-juillet face aux méthodes employées par la coalition de centre-gauche, l'Union sociale libérale (USL), pour faciliter la destitution du président. Le sort de M.Basescu, en place depuis huit ans et aujourd'hui suspendu, dépend fortement du taux de participation, le référendum n'étant validé que si plus de la moitié des 18,3 millions d'électeurs roumains prennent part au scrutin. Les sympathisants de M.Basescu ont appelé au boycott, qualifiant le scrutin de «mascarade électorale» pour légitimer ce qu'ils qualifient de «coup». Si M.Basescu avait déjà survécu à un référendum de destitution en 2007, sa cote de popularité a aujourd'hui beaucoup baissé après une cure d'austérité draconienne administrée en 2010. La coalition de centre-gauche dirigée par M.Ponta, un social-démocrate (PSD), et par le libéral Crin Antonescu (PNL), aujourd'hui président intérimaire, n'a pas ménagé ses efforts pour mobiliser les électeurs afin de débarquer son rival. Les Roumains pourront ainsi voter durant 16 heures, une durée exceptionnellement longue, entre 07h00 (04h00 GMT) et 23H00 locales (20h00 GMT). Des bureaux supplémentaires seront ouverts sur le littoral de la mer Noire très fréquenté par les vacanciers. «Je suis venu voter pour dire +à bas Basescu+. Il n'a fait que du mal à ce pays, il a réduit les salaires, augmenté les taxes sur les retraites. Il s'est attaqué aux petites gens comme nous au lieu de prendre chez les riches», dit à Dumitru Cristea, un retraité de 61 ans qui touche 700 RON par mois de pension (environ 160 euros), en sortant du bureau de vote situé dans le lycée Cantemir Voda au centre de Bucarest. «Je vote pour la destitution car j'ai vu ce que les mesures d'austérité ont fait dans les hôpitaux», confie une infirmière «Moi, je vais voter non à la destitution même si Basescu n'est pas parfait car je suis très inquiète de voir ce que fait la majorité de centre-gauche» indique de son côté une fonctionnaire.