Les Roumains se sont rendus, hier, aux urnes pour décider par référendum de la destitution ou non du président Traian Basescu. Le chef de l'Etat a été suspendu de ses fonctions il y a trois semaines par la majorité parlementaire du Premier ministre Victor Ponta. La consultation peut clore une crise politique qui inquiète les partenaires européens de Bucarest. Cette crise a différé l'accord en vue d'une aide financière de cinq milliards d'euros en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI). L'interrogation principale porte sur le seuil minimal de participation requis (50%). M. Basescu a appelé ses partisans à boycotter le vote. Il dit avoir des "raisons concrètes" de croire que l'Union sociale libérale (USL, centre-gauche) de M. Ponta essaiera de truquer les résultats. Les Libéraux démocrates (conservateurs), principal parti d'opposition, ont aussi demandé à leurs électeurs de s'abstenir. Président impopulaire D'après les sondages, une nette majorité (jusqu'à 65%) devrait se prononcer en faveur de la destitution de Basescu. Le président est très impopulaire pour avoir soutenu des mesures d'austérité mais aussi avoir été accusé de népotisme et de favoritisme. Au pouvoir depuis 2005, Traian Basescu a déjà dû en passer par un tel référendum (en 2007) qu'il avait aisément emporté. Réélu de justesse en 2009, il ne pourra briguer un troisième mandat. Si le "oui" l'emporte et qu'un nombre suffisant d'électeurs se rendent aux urnes, la suspension du chef de l'Etat deviendra définitive. Une nouvelle élection présidentielle, à laquelle Basescu ne pourra participer, devra être tenue dans un délai de 90 jours.