EDF a dit, hier, chercher une solution au problème du déficit grandissant de la CSPE, une taxe sur les factures d'électricité qui est très loin de couvrir les charges qu'elle est censée compenser, à cause de l'envolée du coût des énergies renouvelables. L'électricien public a annoncé à l'occasion de ses résultats du premier semestre que le déficit cumulé des sommes non compensées par la CSPE (Contribution au service public de l'électricité) et donc supportées par le groupe avait encore gonflé de 700 millions d'euros au premier semestre, atteignant un total de 4,5 milliards d'euros. Face à cette envolée, le groupe a dit poursuivre ses efforts afin de trouver une solution à la question du déficit de CSPE. Des discussions en ce sens se déroulent depuis plusieurs semaines avec les pouvoirs publics, ont expliqué les dirigeants lors du groupe d'une conférence téléphonique. Outre les problèmes que ces non-compensations font peser à EDF, forcé de financer à ses frais ce déficit, le groupe appelle les pouvoirs publics à maîtriser cet élément pour ne pas alourdir outre mesure les factures des consommateurs d'électricité. Le P-DG du groupe Henri Proglio a souligné lors d'une conférence téléphonique que ces discussions devaient être menées en parallèle du grand débat sur la transition énergétique que le gouvernement lancera à la rentrée et espéré qu'elles seraient cette année. Il faut que ces négociations se tiennent dans des délais beaucoup plus courts et avec des cas d'application précis, et donc condui(sent) à des décisions, je le souhaite, assez rapides. Elles ont lieu actuellement et se continueront pour une décision avant la fin de l'année, a-t-il expliqué. Le groupe n'a pas détaillé ses propositions pour résoudre ce problème. M. Proglio avait notamment défendu ces derniers mois l'idée de faire peser une partie de la CSPE sur les filières pétrolière et gazière, fortement émettrices de CO2, et pas uniquement sur la consommation d'électricité. La CSPE a été instaurée en 2003 pour couvrir les dépenses résultant des missions de service public (soutien aux énergies renouvelables, production d'énergie dans les îles, mesures sociales...) d'EDF. Mais les charges liées au développement des énergies renouvelables (EDF étant obligée de racheter l'électricité d'origine solaire ou éolienne à des tarifs élevés) ont augmenté beaucoup plus vite ces dernières années que les recettes apportées par cette taxe, malgré des augmentations en série de celle-ci. L'augmentation des charges de la CSPE s'explique essentiellement par le fort développement des panneaux solaires photovoltaïques. L'électricité produite par ces panneaux est rachetée par EDF à un tarif préférentiel, bien plus élevé que celui auquel le groupe la revend. La CSPE est passée successivement de 4,5 à 7,5 euros le mégawattheure au 1er janvier 2011, puis à 9 euros en juillet 2011 et 10,5 euros au 1er juillet 2012. Le régulateur du secteur, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) a lui même tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises à propos de l'envolée des surcoûts liés aux énergies renouvelables.