Israël a annoncé avoir reçu une lettre du président égyptien, l'islamiste Mohamed Morsi, qui assure l'Etat hébreu de sa volonté d'œuvrer à la paix au Proche-Orient. Une information aussitôt démentie par Le Caire. Selon un responsable israélien, qui a souhaité rester anonyme, le démenti égyptien était attendu en raison de la sensibilité du sujet. Le texte de la missive, rédigée en anglais, a été publié par les services de la présidence israélienne. "Je me réjouis à l'idée de déployer nos meilleurs efforts pour remettre le processus de paix au Proche-Orient sur les bons rails afin de parvenir à la sécurité et à la stabilité pour l'ensemble des peuples de la région, y compris le peuple israélien", écrit le président égyptien dans une lettre adressée à son homologue israélien, Shimon Peres. Un faux Quelques heures plus tard, le porte-parole du président égyptien a affirmé que la lettre était un faux. "La lettre présentée par les médias comme ayant été envoyée par le président Morsi à Israël est un faux. Le président Morsi n'a rien envoyé à Israël", a dit le porte-parole Yasser Ali. Un responsable du cabinet de Shimon Peres a assuré de son côté que la lettre avait bien été envoyée par le président égyptien. "Le démenti était attendu en raison de la publicité faite autour de la lettre dans les médias israéliens et égyptiens", a dit ce responsable. Traité de paix La classe politique israélienne s'est émue en privé de la victoire électorale, en juin, des islamistes dans l'Egypte de l'après-Moubarak. Elle redoute notamment que le traité de paix historique signé en 1979 entre l'Etat hébreu et le pays le plus peuplé du monde arabe ne fasse, à terme, les frais du succès des Frères musulmans. Un responsable israélien a précisé, sous le sceau de l'anonymat, que la lettre du président égyptien constituait "un message très général écrit dans un esprit positif, mais ne comportant aucune direction nouvelle". Les Frères musulmans sont, tout au moins au plan idéologique, hostiles à Israël et sont liés aux radicaux palestiniens du Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza.