Sony a abaissé, avant-hier, ses prévisions de ventes pour des produits phares comme les consoles PSP et PS Vita et a réduit son objectif de bénéfice d'exploitation pour l'année fiscale 2012-2013, après un premier trimestre bien plus faible que prévu. Le groupe japonais, confronté à la concurrence du sud-coréen Samsung Electronics et des américains Apple et Microsoft, a fait état d'un bénéfice d'exploitation en baisse de 77% pour les trois mois à fin juin, à 6,28 milliards de yens (65,5 millions d'euros), plombé par la faiblesse de la demande de téléviseurs et d'autres produits d'électronique grand public. Sony prévoit désormais de vendre sur l'exercice en cours, à fin mars 2013, 15,5 millions de téléviseurs. C'est 2,5 millions de moins qu'une estimation datant de mai, signe de la baisse de la demande pour ce type de produits qui a notamment entraîné une perte opérationnelle de 94 milliards de yens sur le trimestre avril-juin pour son concurrent Sharp. Sony a aussi abaissé ses prévisions de ventes pour ses consoles portables pour les ramener à 12 millions d'unités, contre 16 millions auparavant, mais maintient son objectif de vendre 16 millions de PlayStation. Après la perte opérationnelle de 67 milliards de yens et la perte nette record de 455 milliards enregistrées sur l'exercice 2011-2012, Sony avait revu à la baisse son objectif de bénéfice pour l'exercice en cours à 130 milliards de yens. Le groupe a enregistré une perte nette de 24,64 milliards de yens sur le trimestre avril juin. Demande ébranlée Sous l'égide de son nouveau directeur général Kazuo Hirai, Sony avait annoncé en avril un vaste plan de redressement comprenant 10 000 suppressions de postes, soit 6% de ses effectifs, dans l'espoir de renouer avec les bénéfices. Kazuo Hirai a également engagé un recentrage de la stratégie de Sony sur l'électronique mobile, le matériel médical ou encore les batteries pour véhicules électriques, tout en procédant à des réductions de coûts dans la branche téléviseurs, déficitaire depuis huit ans. Les efforts du directeur général se heurtent cependant à la crise de la zone euro, qui ébranle la demande mondiale pour les appareils électroniques et érode la rentabilité des produits Sony. La force du yen par rapport à l'euro est aussi une difficulté pour le groupe, qui table désormais sur une parité de 100 yens pour un euro, contre 105 yens dans ses prévisions de mai. Concernant la devise américaine, Sony maintient sa projection de 80 yens pour un dollar. Même si les taux de change défavorables concernent toutes les entreprises japonaises qui font affaire en Europe, Sony est plus sensible aux variations du yen face à l'euro que ses rivaux. Les ventes européennes de Sony représentent un cinquième de son chiffre d'affaires, contre un dixième pour Sharp ou Panasonic "Je ne pense pas que nous devons trop nous inquiéter à propos du dollar, mais les véritables préoccupations concernent la zone euro", commentait Yuuki Sakurai, de Fukoku Capital Management, avant la publication des résultats de Sony. "Nous allons devoir attacher nos ceintures et nous préparer aux turbulences."