L'euro poursuivait sa progression face au dollar en fin de semaine, aidé par un bond des créations d'emplois aux Etats-Unis en juillet, mais les cambistes restaient prudents car dans le même temps le taux de chômage américain a progressé. Peu avant la clôture des marchés, l'euro valait 1,2370 dollar contre 1,2178 dollar la veille. L'euro montait également face à la monnaie nippone, à 97,23 yens contre 95,26 yens la veille. Le dollar progressait face à la devise japonaise, à 78,59 yens contre 78,22 yens jeudi soir. La livre britannique baissait face à l'euro, à 79,10 pence pour un euro, mais montait face au billet vert, à 1,5637 dollar. Le franc perdait un peu de terrain face à l'euro, à 1,2015 franc pour un euro, et progressait face au dollar, à 0,9713 franc pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,3725 yuans pour un dollar contre 6,3674 yuans la veille. Les embauches aux Etats-Unis se sont accélérées à un rythme beaucoup plus soutenu que prévu en juillet, sans toutefois empêcher une légère hausse du taux de chômage, à 8,3%, selon des chiffres publiés vendredi. "L'économie américaine a de toute évidence perdu de son élan mais au moins elle continue de croître et de créer des emplois, alors les arguments en faveur de plus de stimulus ne sont pas écrasants", commentait James Knightley, économiste chez ING. Les chiffres meilleurs que prévu de l'emploi américain pouvaient ainsi rassurer quelque peu les cambistes sur la santé de la première économie mondiale, et ainsi stimuler les achats d'actifs jugés à risque, comme la monnaie unique européenne. Pour Greg Anderson, analyste chez CitiFX, "l'emploi américain est le dernier gros évènement (économique) de la semaine", et "comme l'agenda est calme la semaine prochaine, il pourrait donner le ton aux échanges" pour les jours, voire la quinzaine à venir. En optant mercredi pour un statu quo sur sa politique monétaire, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait déçu les attentes des cambistes qui espéraient voir des signaux nets de nouvelles mesures d'aide à une économie dont la reprise montre des signes d'essoufflement. Jeudi, c'est "le président de la BCE Mario Draghi qui a déçu le marché des changes", notaient les analystes de Commerzbank. L'euro avait initialement fortement grimpé jeudi (jusqu'à 1,2405 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 5 juillet) alors que M. Draghi s'exprimait lors d'une conférence de presse faisant suite à la réunion de politique monétaire d'août de l'institution au cours de laquelle elle a maintenu son taux directeur inchangé, à 0,75%. En effet, l'euro avait été soutenu par le fait que M. Draghi a annoncé que la BCE pourrait intervenir sur le marché obligataire, "mais il est ensuite devenu évident que ce n'était qu'une déclaration d'intention sans calendrier défini et de plus, soumise à conditions", expliquait-on chez Commerzbank. L'euro est ainsi reparti en très nette baisse, perdant plus de deux cents en l'espace de quelques minutes, et les taux de rendement des obligations italiennes et espagnoles à 10 ans se sont fortement tendus. "Les banques centrales de par le monde semblent s'être engagées sur la voie de l'inaction cette semaine et l'incapacité de M. Draghi à fournir un remède miracle a été sanctionnée par de fortes baisses" sur les marchés, observait Brenda Kelly, analyste chez CMC Markets.