Les principales Bourses européennes progressaient dans les premiers échanges, hier, évoluant toujours à des plus hauts de quatre mois, les investisseurs espérant une action plus ferme des responsables politiques, BCE en tête, pour tenter d'endiguer la crise en zone euro. Après un démarrage dans le rouge, les indices sont rapidement repartis en territoire positif. A Paris, le CAC 40 gagne 0,85% (+29,08 points) à 3 430,54 points peu après l'ouverture. À Francfort, le Dax avance de 0,68% et à Londres, le FTSE pro L'Espagne va rester le sujet principal alors que le marché bruisse de rumeurs selon lesquelles Madrid serait sur le point de demander une aide officielle à la zone euro. Une telle demande serait bienvenue, car elle permettrait de clarifier la situation sur l'Espagne et de mettre en marche les mécanismes d'aide, via le fonds de secours européen et la Banque centrale européenne. "Malgré la prudence à l'ouverture, le sentiment positif semble toujours soutenu par le fait que beaucoup de traders attendent une action imminente de la BCE et de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire de la Fed", commente Capital Spreads dans une note. L'optimiste est aussi alimenté par un flot de nouvelles relativement faible, les opérateurs de marché n'ayant pas d'indicateurs importants à se mettre sous la dent avant la fin de la semaine et la publication de statistiques en Chine. "L'actualité s'annonce peu chargée sur le mois d'août. Les émissions obligataires à long terme de l'Italie et l'Espagne reprendront réellement en septembre. Les différents Parlements sont en vacances, ce qui ne permettent pas de 'traiter' une éventuelle demande d'aide de l'Espagne", relèvent les analystes d'Aurel BGC, qui prédisent une hausse de 5% à 6% des marchés d'actions sur le mois. Plusieurs annonces d'entreprises animaient néanmoins la cote, hier. Standard Chartered plonge de plus de 15% alors que la banque est poursuivie aux Etats-Unis dans le cadre d'une procédure qui risque de lui faire perdre outre-Atlantique sa licence bancaire en raison de soupçons de relations d'affaires dissimulées avec le régime iranien. Paris: le CAC en hausse dans un marché toujours dominé par l'Espagne La Bourse de Paris était en timide hausse, hier, en début de matinée (+0,37%), dans un marché qui reste dominé par l'Espagne et les supputations sur une prochaine demande d'aide de ce pays à la zone euro, en l'absence d'autre actualité économique. L'indice CAC 40 prenait 15,54 points pour s'inscrire à 3 417,98 points dans les premières heures, au plus haut depuis 4 mois. Sur le front des valeurs, les financières poursuivaient leur rebond avec Axa (+2,39% à 10,72 euros), BNP Paribas (+1,40% à 33,66 euros), Crédit Agricole (+1,21% à 3,77 euros) et Société Générale (+1,22% à 19,2 euros). Air France se détachait du lot progressant de 2,11% à 4,54 euros, après avoir annoncé une légère augmentation du trafic passagers (+1,1%) en juillet et une augmentation de la recette unitaire au siège du kilomètre offert. Le marché a ignoré, pour le moment, la baisse du trafic fret, baromètre de la conjoncture mondiale qui s'est accentuée (-5,5%). Unibail-Rodamco était en recul de 0,80% à 160,25 euros, après que Rabobank a abaissé à "conserver" contre "acheter" la valeur. Veolia Environnement était en hausse de 0,42% à 8,33 euros, malgré l'abaissement de la recommandation de Morgan Stanley qui est passé à "neutre" contre "surpondérer". Enfin, Euro Disney s'envolait de 16,10% à 4,76 euros, après avoir affiché un chiffre d'affaires en hausse de 4% à 358 millions d'euros pour le 3e trimestre de son exercice décalé (achevé fin juin), grâce à une meilleure fréquentation et une augmentation des dépenses des visiteurs. Londres: la chute de Standard Chartered freine le marché La banque Standard Chartered chutait, hier matin, à la Bourse de Londres, freinant l'ensemble du marché, après avoir été accusée aux Etats-Unis d'avoir dissimulé des transactions avec l'Iran pour environ 250 milliards de dollars. Peu après l'ouverture, l'action Standard Chartered dégringolait de 18% à 1 205,1 pence. L'indice FTSE-100 des principales valeurs était quasi stable, grappillant 2,32 points, soit 0,04%, à 5 811,09. Standard Chartered est accusée aux Etats-Unis par le Département des services financiers (DSF) de New York d'avoir dissimulé des transactions avec l'Iran pour environ 250 milliards de dollars. Ces allégations ont été catégoriquement réfutées par la banque britannique, qui entend se défendre devant la justice. Elle risque de perdre sa licence bancaire à New York ou d'être condamnée à payer une amende. "Cette accusation pourrait s'avérer très dommageable" pour la banque, a relevé Simon Furlong, courtier chez Spreadex. "La banque fait vraisemblablement face à des moments difficiles à cause de l'idée qu'il n'y a pas de fumée sans feu", a commenté Richard Hunter, analyste du courtier Hargreaves Lansdown Stockbrokers. HSBC reculait pour sa part de 0,82% à 555,7 pence. Du côté des gagnants, Intercontinental Hotels Group prenait la tête de l'indice, avec une hausse de 5,10% à 1 704,7 pence. Le groupe hôtelier a annoncé, hier, qu'il allait verser un milliard de dollars à ses actionnaires après des bénéfices en hausse au deuxième trimestre, avec une forte croissance en Chine. Francfort: le Dax en hausse, résultats d'entreprises bien accueillis L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort évoluait en hausse modérée, hier, dans la matinée, dans un marché relativement calme qui accueillait favorablement les résultats de Munich Re et d'EON. Dans les premiers échanges, le Dax gagnait 0,43% à 6 948,4 points, après avoir ouvert en légère baisse. Le MDax des valeurs moyennes était proche de l'équilibre (+0,1%) à 11 136,99 points, renouant avec ses hauts niveaux de juillet 2011. Sur le Dax, les résultats de Munich Re étaient accueillis avec un enthousiasme modéré (+0,64% à 118,35 euros). Le premier réassureur mondial a légèrement relevé, hier, ses objectifs de résultats annuels, à la faveur d'un bon deuxième trimestre. Le groupe prévoit à présent de "légèrement dépasser" son objectif d'un bénéfice net annuel de 2,5 milliards d'euros. A la fin du premier semestre, Munich Re a déjà réalisé plus de la moitié de cet objectif (1,6 milliard d'euros), des résultats jugés "solides" par Christian Muschick, analyste de Silvia Quandt. Le réassureur a également légèrement relevé sa prévision d'entrées de primes brutes, qui équivaut en assurance au chiffre d'affaires: à taux de change constant il attend à présent entre 50 et 52 milliards d'euros d'entrées de primes brutes cette année. Le numéro un allemand de l'énergie EON a lui annoncé s'attendre à un bénéfice net hors exceptionnels au premier semestre plus que triplé sur un an, à environ 3,3 milliards d'euros, grâce en particulier à un accord avec le géant russe Gazprom pour faire baisser son prix d'achat de gaz. Ses résultats définitifs sont prévus, lundi prochain. Bien que prévisible, puisque l'accord avec Gazprom avait été annoncé il y a plusieurs semaines, cette annonce a séduit le marché. L'action EON progressait de 1,02% à 17,79 euros. Les valeurs automobiles avaient la cote: Volkswagen (+1,53% à 146,25 euros) était en tête de l'indice, BMW gagnait 1,04% à 60,12 euros et Daimler 0,8% à 41,45 euros. Suisse : ouverture peu changée, les défensives La Bourse suisse s'accorde une pause, hier, en début de séance, alors que le SMI est proche de son plus haut du jour. Les signaux en provenance des autres places boursières sont inégaux: en Asie, les marchés ont plutôt gagné du terrain, alors que le future Dow Jones est actuellement un peu dans le rouge. Le SMI cédait marginalement 0,07% à 6 458,77 points peu après l'ouverture, le SLI 0,04% à 955,97 points et le SPI 0,09% à 5 967,78 points. Swisscom reculait le plus nettement parmi les blue chips, de 1,85. Le géant bleu publie ses chiffres semestriels demain mercredi. Morgan Stanley s'attend par ailleurs à un 2e semestre difficile pour l'ancienne régie. Après la récente hausse de cours, les analystes de la banque US ont abaissé leur recommandation à "underweight" de "equalweight". Nestlé reculait de 0,2%, pesant un peu sur le SMI, tout comme Novartis (-0,1%). Roche gagnait en revanche 0,1%. UBS a revu ses prévisions pour les deux géants pharma après les résultats trimestriels et a relevé ses estimations EPS pour 2012 comme pour 2013. L'objectif de cours a aussi été relevé pour les deux titres. Aux bancaires, UBS perdait 0,8% et CS 0,1%. Julius Bär abandonnait aussi 0,1%. La veille, ces titres avaient profité de l'amélioration du climat en zone euro et nettement progressé. Parmi les cycliques, certains reculaient assez nettement, comme Geberit (-0,7%), Clariant (-0,4%) et SGS (-0,4%). A l'inverse, Holcim (+0,3%), Lonza (+0,3%), Kühne+Nagel (0,2%) et ABB (+0,1%) prenaient un peu de hauteur. Logitech grimpait franchement, de 1,1%. Aux assurances, Swiss Life montait de 1,1% et Bâloise de 0,9%. Zurich restait discret avec un gain de 0,15. Swiss Re, qui publie ses chiffres trimestriels demain, profitait des bonnes données publiées ce matin par son concurrent allemand Munich Re. Dernier a dit être en bonne voie pour faire un peu mieux cette année que les 2,5 milliards d'euros de bénéfice visés. Richemont gagnait encore 0,3% au lendemain de la forte progression dans le sillage de son avertissement positif sur bénéfice pour le 1er semestre de l'exercice 2012/13 en cours. Hier matin, Goldman Sachs, Barclays et JPMorgan ont réagi en relevant l'objectif de cours de l'action du groupe genevois. Swatch gagnait 0,7%. Tokyo gagne 0,88% grâce à des achats opportunistes La Bourse de Tokyo a terminé, hier, en hausse de 0,88%, tirée par des achats opportunistes visant quelques titres parmi les compagnies d'électricité et les sidérurgistes, sur un marché léthargique. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a gagné 77,02 points à 8 803,31 points (+0,88%), son plus haut niveau depuis le 11 juillet. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a de son côté progressé de 7,97 points (+1,08%) à 743,70 points. L'activité a été faible, avec 1,46 milliard d'actions échangées sur le premier marché, de nombreux investisseurs japonais ayant déserté Tokyo pour les traditionnelles vacances d'Obon, la "Fête des morts", alors que la saison des résultats trimestriels d'entreprises touche à sa fin. "La participation ralentit sur le marché, faute de raisons d'acheter ou de vendre", a commenté Hideyuki Ishiguro, stratège chez Okasan Securities. Yamaha Motor a bondi de 8,35% à 688 yens. Le constructeur de deux-roues et d'engins nautiques a annoncé avant la clôture des bénéfices divisés par deux au premier semestre 2012 et a abaissé ses objectifs annuels de ventes et de résultat d'exploitation, mais a confirmé sa prévision de bénéfice net. Sharp, dont la valeur a fondu d'un tiers au cours des deux séances précédentes après l'annonce, jeudi, de résultats catastrophiques au premier trimestre 2012-2013, a rebondi de 1,10% à 183 yens. Principaux bénéficiaires de la chasse aux bonnes affaires du jour, Nippon Steel a gagné 5,23% à 161 yens, JFE Holdings 4,92% à 1.044 yens, Sumitomo Chemical 4,37% à 215 yens, Kansai Electric Power 10,43% à 646 yens et Chubu Electric Power 9,15% à 954 yens.
