Le Conseil National économique et social (CNES) et l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) viennent de transmettre au président de la République, un mémorandum où figurent 74 propositions dont celles permettant ''La maîtrise des prix en Algérie et ses conséquences sur le pouvoir d'achat des citoyens''. En effet, et le mois de Ramadhan vient de confirmer, une fois de plus, surtout en cette période de l'Aïd, que les prix en Algérie connaissent des augmentations vertigineuses. Et ce mémorandum a été présenté au bon moment, par le CNES et l'UGTA, dans la perspective, entre autres, de sauvegarder le pouvoir d'achat des citoyens et la relance de la production nationale. Il est donc très important de souligner que l'emballement inquiétant que connaissent les prix portant vraiment atteinte au pouvoir d'achat des citoyens.Et pour preuve, l'Office national des statistiques a indiqué à la fin du mois de mai dernier que l'inflation culminait à 9,39% alors que celle des produits alimentaires était à 12,4%. Et en évoquant les statistiques, les rédacteurs du mémorandum soulignent, entre autres, l'importance de l'accroissement de la circulation de l'information statistique et de données sur les entreprises ainsi que les enquêtes de l'Office National des Statistiques (ONS). C'est ainsi qu'ils préconisent, également, la mise en place d'un mécanisme de communication et de médiatisation afin de tenir informés les consommateurs et les producteurs sur la qualité des différents produits et les prix pratiqués dans les différents marchés. Par ailleurs, le CNES et l'UGTA, estiment que l'aggravation de l'inflation est due à divers facteurs notamment l'offre excessive de monnaie, la politique budgétaire expansive, les augmentations salariales, la désorganisation des marchés, la faible maîtrise de la chaîne logistique du commerce extérieur, la spéculation et enfin l'absence de maîtrise du secteur informel. Les deux institutions nationales remarquent bien que "L'économie nationale n'est pas à l'abri d'une spirale de dérégulation chronique qui ne ferait que compliquer davantage les efforts de stabilisation sociale et de croissance économique, déployés par les partenaires sociaux et les pouvoirs publics". Et comme solutions pour protéger le pouvoir d'achat des citoyens et favoriser le retour à la croissance économique, ils préconisent, parmi les 74 propositions l'allègement fiscal et le retour à l'orthodoxie financière. Ainsi, le document soumis au Chef de l'Etat par le CNES et l'UGTA, propose notamment l'instauration d'un label de la production nationale, la relance du crédit à la consommation au profit des articles labellisés "produit national", la mise en place de dispositifs facilitant l'accès des PME aux marchés publics et la création d'une zone industrielle à vocation nationale réservée aux jeunes porteurs de projets. Les initiateurs du document recommandent en priorité la mise à niveau des 50 plus grandes entreprises industrielles et le renforcement de leurs capacités de production ainsi que le développement de la logistique du commerce extérieur. Pour la régulation commerciale, les deux institutions recommandent la création de marchés de proximité permanents ou hebdomadaires pour éradiquer progressivement les marchés informels, l'ouverture et la réhabilitation des grandes surfaces de vente directe aux consommateurs en partenariat avec le secteur privé national. Le développement de la concurrence là où elle fait défaut et la surveillance de certains marchés de produits et de services en raison de leur sensibilité économique figurent aussi parmi les propositions de ce mémorandum. Concernant la réforme du dispositif de régulation monétaire et budgétaire, les propositions portent notamment sur l'encouragement de l'épargne des ménages, avec un alignement des d'intérêts au taux d'inflation. Le document du CNES et de l'UGTA recommande la révision de la fiscalité en direction des opérateurs économiques pour plus d'égalité face à l'impôt et ''l'allègement de la pression fiscale'', favorable à l'investissement et à la création d'emplois. Le Mémorandum préconise aussi l' "encouragement des crédits aux entreprises et exploitations agricoles (publiques et privées) en ce qui concerne l'investissement et la production, ainsi que la réalisation et l'encouragement des investissements d'intégration intra et inter sectorielle plus particulièrement l'industrie agroalimentaire, le machinisme agricole... " Il faut d'autre part, agir au niveau du tarif douanier à l'effet, d'une part, de favoriser les importations des intrants nécessaires à la production nationale et d'autres part de décourager l'importation des produits finis concurrents aux produits nationaux...En outre, et concernant les mesures relatives à la valorisation de la production nationale, pour l'amélioration et la sauvegarde du pouvoir d'achat, le CNES et l'UGTA recommandent d'assurer la stabilité juridique de l'organisation de l'économie et de veiller à la stabilité des structures ministérielles en charge des secteurs productifs (Tourisme, Industrie, Agriculture, Pêche). Ils appellent également à réactiver le Conseil de la Concurrence et de mettre en place le Conseil national de la fiscalité, et mutualiser les opérations d'achat à l'international. Il faut impliquer les associations de consommateurs et les associations de producteurs dans la lutte contre l'informel. Ceci, en renforçant les sanctions infligées aux agents de la contrefaçon, en accordant à la douane un droit d'auto saisine dans les affaires de contrefaçon, tout en créant une brigade spécifique aux délits de contrefaçon (en coordination entre la douane, la police, la justice, l'INAPI et le CACQE). Enfin, le CNES et l'UGTA préconisent dans leur Mémorandum remis au président de la République " d'adapter le code des marchés publics pour une meilleure flexibilité et d'instaurer un label production nationale et réinstaurer le crédit à la consommation au profit des produits labellisés produit national ".