Les prix du sucre et de l'arabica ont reculé la semaine dernière à leur plus bas niveau depuis juin, l'amélioration des conditions météorologiques au Brésil rassurant le marché sur les récoltes dans le pays, tandis que le cacao grimpait, miné par les craintes sur l'offre ivoirienne. Cacao Les cours de la fève brune ont poursuivi leur ascension, se hissant jeudi à des sommets depuis novembre 2011, à 1.674 livres la tonne à Londres et 2.479 dollars la tonne à New York. "Les cours sont dopés par les craintes que la sécheresse actuelle en Afrique de l'ouest ne réduise le volume de la principale récolte annuelle, qui commence en octobre", en affectant le développement des plants, a expliqué Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank. De plus, les opérateurs "redoutent l'impact du phénomène climatique El Nino", qui pourrait accentuer cette sécheresse au troisième trimestre, a-t-il ajouté. La production de la saison 2011-2012 en Côte d'Ivoire (35% de l'offre mondiale de cacao) a déjà été sévèrement pénalisée au début de l'année par des vents chauds et secs. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 1.674 livres sterling vendredi dernier, vers 12H00 GMT contre 1647 livres une semaine auparavant, vers la même heure pour le contrat de septembre. Sur le NYBoT-ICE américain, le contrat pour livraison en décembre valait 2 479 dollars la tonne contre 2.372 dollars une semaine plus tôt pour le contrat de septembre. Café Les prix du café se sont repliés de concert la semaine dernière, l'arabica sombrant même vendredi à New York à 166,15 cents la livre, son plus bas niveau depuis fin juin. "Les stocks de café (enregistrés sur le marché mondial) continuent d'augmenter chaque jour, et il n'y a certainement pas de pénurie d'arabica en ce moment", ce qui allège les tensions sur les cours, observaient les analystes du courtier Sucden. Le Brésil, premier exportateur de café de la planète, alimentait plus particulièrement le regain d'optimisme des investisseurs. "Après de longs retards dans la production et les acheminements (en juillet) en raison de pluies abondantes, les perspectives météorologiques s'améliorent, un signal encourageant pour la qualité des fèves", a observé M. Fritsch. "Les opérateurs attendent désormais une abondance de café brésilien inondant le marché à court terme", a confirmé la revue spécialisée Public Ledger. Sur le Liffe de Londres, le prix de la tonne de robusta pour livraison en septembre valait 2.175 dollars vendredi vers 12H00 GMT contre 2.230 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE à New York, la livre d'arabica pour livraison en septembre valait 166,55 cents contre 172,50 cents sept jours auparavant. Sucre Les cours du sucre ont aussi perdu du terrain, glissant jusqu'à 580,10 dollars la tonne vendredi à Londres, et jusqu'à 20,78 cents la livre à New York, des niveaux plus vus depuis plus d'un mois et demi. "L'embellie de la météo au Brésil (premier producteur mondial de sucre, ndlr) va gonfler les rendements de la récolte en cours", ce qui tire vers le bas un marché déjà affaibli par "la faiblesse de la demande" dans un contexte économique morose, a souligné Nick Penney, analyste de Sucden. De fait, la production brésilienne a déjà progressé sensiblement lors de la seconde quinzaine de juillet grâce à un temps plus sec, a confirmé jeudi la fédération professionnelle du pays UNICA, qui a fait état d'une hausse de 10% sur un an des volumes de canne broyés au cours de cette période. De son côté, l'Organisation internationale du sucre (ISO) a indiqué jeudi dernier, miser sur "un modeste excédent de production" sur le marché mondial lors de la saison 2012-2013 (qui commence en octobre), "même en tenant compte d'une récolte plus faible en Inde", deuxième pays producteur, en raison de pluies de mousson "très insuffisantes". Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 586,50 dollars vendredi contre 607,80 dollars le vendredi précédent. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en octobre cotait 21,04 cents contre 21,97 cents sept jours auparavant. Le prix du blé se stabilise, le maïs et le soja s'envolent La semaine dernière à Chicago, le blé se stabilisant, dans un marché tendu qui, après des prises de bénéfices, s'est entièrement tourné vers la sortie vendredi dernier, d'un rapport clef sur les cultures, affectées par la sécheresse. "Ce fut une semaine de très grande anxiété", a soupiré Bill Nelson, de Doane Advisory Services. Après quelques prises de bénéfices, les courtiers se sont positionnés dans un marché nerveux, attendant la publication des chiffres mensuels du ministère américain de l'Agriculture, l'USDA, sur l'offre et la demande mondiales vendredi dernier. Alors qu'une sécheresse accablante sévit aux Etats-Unis, premier producteur mondial de maïs, depuis la mi-juin, l'USDA a finalement revu à la baisse ses prévisions de production de cette céréale à leur plus bas niveau en six ans, de 13% par rapport à 2011, à 10,8 milliards de boisseaux. Selon ce document, la prévision de production de graines de soja apparaît aussi en recul, de 12%. "C'est une révision à la baisse plus forte qu'attendu", a commenté Dax Wedemeyer, courtier de US Commodities. Des températures record au mois de juillet, le plus chaud jamais enregistré dans le pays depuis le début des relevés météorologiques en 1895, ont gravement endommagé les récoltes de ces deux produits agricoles. La sécheresse s'est étendue sur 63% du territoire continental et des conditions quasiment record de sécheresse ont été observées dans le Midwest, grande zone de production de céréales, notamment dans le Nebraska, l'Iowa, le Missouri (centre) ou encore l'Illinois (nord), s'étendant au total sur près de 63% des 48 Etats contigus du pays. Après une brève montée du prix du maïs, la céréale atteignant un nouveau plus haut, à 8,3050 dollars le boisseau pour livraison en décembre, les prix se sont rapidement tassés. "C'est le mouvement bien connu sur les marchés de +Achetez sur la rumeur, vendez sur le fait+", a commenté Bill Nelson. Comme chaque année, "il s'agit du rapport le plus attendu par les courtiers", alors que les céréales sont en pleine floraison, "et si la baisse du rendement du maïs a été légèrement plus forte qu'attendu par les courtiers, elle n'était pas si importante", ce qui explique la stabilisation des cours de la céréale, peu après la diffusion du rapport. La prévision médiane des analystes étaient d'environ 11,01 milliards de boisseaux, a précisé Paul Goergy, de la maison de courtage Allendale. Du côté du soja, "les prix avaient baissé en début de semaine sur des prévisions de pluies (dans le Midwest) mais les acheteurs ont profité de cet accès de faiblesse, et cela de nouveau a stimulé la tendance haussière", renforcée par la révision à la baisse du rendement du soja par l'USDA vendredi, a commenté M. Nelson. Pour ce qui est du blé, le ministère a revu à la hausse ses prévisions de récoltes et de réserves mondiales, "ce qui a atténué les craintes liées à la baisse de la production près de la Mer noire, en Ukraine et en Russie, et a montré que le marché était bien approvisionné", a expliqué M. Nelson. Les cours se sont donc stabilisés. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre évoluait en mi-séance vendredi à 8,1850 dollars contre 8,0750 dollars la semaine précédente à la clôture. Le boisseau de blé à même échéance valait 8,9950 dollars contre 9,0375 dollars la semaine dernière. Le contrat sur le boisseau de soja pour livraison en novembre s'échangeait à 16,5300 dollars contre 16,2875 dollars une semaine plus tôt.