La 16e édition du Forum ATUGE (Association des Tunisiens de grandes écoles) s'est tenue jeudi à Tunis. Elle a réuni des chefs d'entreprise et des diplômés des grandes écoles à la recherche d'un emploi ou d'une opportunité d'investissement. Des ateliers ont été organisés pour présenter les modes d'emploi ainsi que les outils financiers pour l'implantation maghrébine. Environ 1 000 personnes ont participé à cette rencontre. Et plus de 1 000 offres d'emploi ont été proposées par 25 entreprises à la recherche de hauts potentiels et d'opportunités de partenariat. Ce rendez-vous avait pour thème : " la dimension maghrébine : nouvel espace d'opportunités ". Il s'agit de réfléchir à des projets d'investissements communs entre les pays du Maghreb arabe qui compte actuellement près de 80 millions d'habitants. L'heure est venue, souligne-t-on, de créer des projets maghrébins et d'exploiter les ressources naturelles riches et les ressources humaines hautement qualifiées pour constituer des structures maghrébines compétitives. D'importants enjeux sont à l'ordre du jour dont le plus important est d'améliorer la compétitivité logistique. Il s'agit aussi d'adapter au mieux les filières de l'enseignement supérieur aux nouvelles exigences du marché de l'emploi. Au lieu de recruter des expatriés qui coûtent chers, il vaut mieux investir dans la formation des jeunes dans des spécialités rares mais demandées. Ainsi, les participants ont convenu de compter sur les compétences maghrébines dont une grande partie est accaparée par le marché européen. Comme, il est aussi important d'appliquer les règles fondamentales de l'économie de marché, de faire connaître les succès stories, de s'équiper de talents et de hautes technologies, de définir la stratégie d'action et de maîtriser le marché. L'ATUGE met l'accent sur l'installation d'institutions financières maghrébines à l'instar d'Attijari Wafa Bank pour accompagner les structures économiques dans leurs démarches. " La création de nouveaux projets de haut niveau ne pourrait que faire baisser les flux migratoires et encourager les jeunes promoteurs à investir dans leurs pays. Ceci aide à créer de nouveaux postes d'emploi ", note-t-on. Actuellement, de grandes multinationales sont en train de s'installer dans l'espace maghrébin. Elles apprécient le marché maghrébin pour la qualité de ses ressources humaines et pour la proximité géographique par rapport à l'Occident. " Ce n'est qu'en créant des structures maghrébines économiques qu'on pourra faire face à ces multinationales. Ainsi, il devient de la responsabilité du secteur privé de se prendre en main et d'agir. Le Maghreb, en tant qu'espace d'action économique cohérent, se révèle riche en opportunités d'affaires pour les entreprises maghrébines et les multinationales ", affirme Hassen Zergouni, président de l'ATUGE Tunisie. Dans une déclaration faite à la veille de l'ouverture des travaux de cette 16e édition, M. Zergoune souligne qu'il est nécessaire de toujours défendre l'idée d'un Maghreb économiquement intégré. " Les Etats membres ont mis les jalons institutionnels de l'Union du Maghreb arabe, c'est aux acteurs privés, société civile, entreprises et investisseurs de faire le Maghreb économique, comme fondement du Maghreb des peuples ", dira-t-il. Pour lui, il ne s'agit nullement de chimères, " les entreprises et les investisseurs sont généralement caractérisés par le réalisme et le pragmatisme, le bon sens les conduit aujourd'hui à agir d'une manière stratégique et non tactique, à une vision d'un espace maghrébin où leur business est intégré ". Pour rappel, le Maghreb c'est 85 millions d'habitants en majorité jeunes, c'est une économie de plus de 240 milliards de dollars de PNB, des ressources naturelles et énergétiques abondantes (hydrocarbures, phosphate…), un secteur exportateur performant, un secteur des services en pleine croissance, notamment les NTIC et les finances, et enfin une proximité géographique avec plus de 450 millions de consommateurs européens. M. Zergoune constate que peu de pays ont connu la réussite sans s'ouvrir à l'extérieur, mais aussi, et c'est là où le thème de " notre Forum prend tout son sens, ils sont encore moins nombreux les pays à avoir réalisé une croissance soutenue sans établir des relations solides avec leurs voisins en matière de commerce et d'investissement ". Il explique que pour gagner la bataille de l'emploi, " mère de toutes les batailles actuellement dans la région du Maghreb, la croissance soutenue constitue le défi majeur. " Avec seulement 2 % d'échanges intermaghrébins et un manque à gagner annuel pour les économies du Maghreb dû à la non intégration de l'ordre de 10 milliards de dollars (source Banque mondiale), il devient de la responsabilité du secteur privé de se prendre en main et d'agir.