Apple a inscrit, avant-hier, un nouveau record en séance, après sa victoire en justice remportée sur Samsung Electronics, laquelle risque d'avoir des répercussions d'envergure sur le marché de la communication mobile. La justice américaine a condamné, vendredi, Samsung à verser 1,051 milliard de dollars à Apple pour infraction au droit de la propriété intellectuelle. L'action Apple a inscrit un record de 680,87 dollars, avant de terminer en hausse de 1,9% à 675,68 dollars. Apple a en outre identifié, avant-hier, huit Smartphones de Samsung contre lesquels il va réclamer un référé en vue d'interdire leur vente aux Etats-Unis. Une audience a été fixée au 20 septembre. Le jugement renforce la position du groupe américain, qui doit bientôt lancer son iPhone 5, dans la mesure où les sociétés qui emploient le système d'exploitation Android de Google -représentant les deux tiers du marché mondial- risquent d'être obligées de revoir leur architecture, font valoir des analystes. Samsung en fait partie. "Le jugement est une victoire importante d'Apple contre Android. Les concurrents risquent d'y regarder à deux fois avant de faire concurrence au véritable innovateur dans les matériels à mobilité intelligente", dit Ben Reitzes, analyste de Barclays. "Si Apple oblige la concurrence à innover encore plus, cela prendra peut-être plus de temps pour avoir des produits concurrentiels sur le marché, sans compter qu'ils risquent d'être plus chers à concevoir". Samsung en chute Le titre Samsung Electronics a chuté de 7,45% en Bourse, effaçant ainsi plus de 12 milliards de dollars de sa capitalisation boursière après la condamnation du groupe sud-coréen aux Etats-Unis dans l'affaire qui l'opposait à Apple. Les deux groupes s'accusaient mutuellement de violation de brevets et le tribunal fédéral de San José a donné raison à la marque à la pomme et exigé de Samsung qu'il verse 1,051 milliard de dollars à Apple. Samsung, qui a annoncé son intention de faire appel, risque en outre une interdiction pure et simple des ventes de ses Smartphones incriminés aux Etats-Unis. "Il y a encore trop d'inconnues, dont le jugement définitif attendu au moins un mois après ce jugement et l'interdiction éventuelle des ventes de produits phares de Samsung comme le Galaxy S3", souligne un responsable d'un fonds d'investissement sud- coréen, qui était l'un des principaux actionnaires de Samsung fin mars. Le titre Samsung a perdu jusqu'à 8% en séance, sa plus lourde chute sur une séance en près de quatre ans, avec un volume d'échanges quatre fois supérieur à la moyenne quotidienne de la semaine dernière. Quelque 1,27 million d'actions ont changé de main, plus gros volume du jour à la Bourse de Séoul depuis octobre 2008. Les analystes ont été pris de court par la rapidité avec laquelle le tribunal de San José a rendu son jugement, après trois jours de délibération. La chute d'avant-hier n'affecte que marginalement la hausse de 75% enregistrée par le cours de l'action Samsung depuis un an, grâce à l'explosion de son activité téléphones et tablettes, qui représente désormais 70% de son chiffre d'affaires. Samsung a dégagé un bénéfice net de 4,5 milliards de dollars au deuxième trimestre. Microsoft et Nokia en profitent S'il est confirmé en appel, ce jugement devrait permettre à Apple d'asseoir sa domination sur le marché américain des Smartphones et des tablettes, et profiter indirectement à d'autres acteurs de ce marché porteur, comme Microsoft et Nokia, dont le titre gagnait plus de 10% vers 10h00 GMT à la Bourse d'Helsinki. A l'inverse, le triomphe d'Apple est un coup dur pour Google, dont le logiciel Android équipe les téléphones Samsung incriminés. Selon les analystes, les bénéfices de Samsung devraient être réduits d'environ 4% cette année par les provisions en vue du règlement de l'amende. "Samsung devrait s'en sortir, il devrait perdre 4% à 5% de son bénéfice", estime un gestionnaire de fonds d'investissement basé à Hong Kong. "Je ne pense pas que ce soit négatif sur le plan structurel pour Samsung. Au final, comme l'a relevé Forbes récemment, Samsung a déposé 65 000 brevets, contre 9 000 pour Apple. De plus, Apple dépend de Samsung pour les microprocesseurs de ses téléphones", fait-il valoir. "J'étais vendeur du titre Samsung il y a quatre mois, mais maintenant je surveille les cours de près."