Si le 16ème sommet du Mouvement des Non-Alignés (MNA) qui s'est tenu à Téhéran (Iran) embarrasse, quelque part, les pays occidentaux et les Etats-Unis, c'est que ses Etats membres ont tenu à se solidariser avec un seul combat contre l'égoïsme d'un Nord dominant qui entraîne, pour sauvegarder ses intérêts économiques, l'économie mondiale vers l'abîme. On n'en finit pas de s'interroger sur l'utilité et l'objectif de ce sommet dont l'organisation intervient à moment où la conjoncture internationale est bouleversée par la crise en Syrie et par nombre de foyers de tension dans divers pays du tiers-monde, notamment dans le monde arabe et le continent africain du fait de l'ingérence étrangère. Il est à croire que ce sommet serve de tremplin aux Etats membres de se lancer dans une marche " linéaire ", et surtout conditionner leurs liens à resserrer leurs rangs autour de ce grand défi à contrecarrer la mainmise des grandes puissances. Il s'agit de mettre en relief une détermination politique et économique esquissée avec les principes du mouvement. Le fait que le tiers- monde constitue le théâtre principal de l'expansionnisme impérialiste du moment, dans sa quête d'une paix durable, les pays membres du mouvement sont cette fois décidés à n'être plus de simples observateurs des lacunes économiques et financières mondiales, mais aussi de faire face à la portée significative des grandes puissances économiques et militaires, puissant déstabilisateur du monde, et soutien aux manœuvres intérieures de division des peuples. Le thème de ce 16ème sommet " Paix durable à travers une gouvernance mondiale concertée " constitue l'avènement du jour pour dénoncer l'embargo économique imposé à certains Etats, pressions politiques et autres menaces indécentes. Le devoir le plus urgent est une véritable prise de conscience immédiate des lourdes missions qui attendent au " carrefour " les pays en voie de développement et qui composent une majorité forte au sein du mouvement .Aussi, dans cette attente où d'aucuns des Etats membres n'a absolument pas le droit de se croiser les bras, il faut faire également face à quelques tâches qui semblent indispensables pour freiner les causes qui sont à la base de cette situation de cauchemar qu'on tente d'imposer au tiers-monde. Dans ce sens, il faut éviter tous les différends qui sont du reste la cause de l'inefficacité du MNA. L'Algérie fidèle à ses principes en la matière milite pour une action coordonnée conjointe basée sur la solidarité et " le meilleur moyen pour nos pays pour répondre aux défis de coopération nationale dans un monde où les différences sont encore très fortes ". L'Algérie est convaincue aussi que le Groupe des 77 + la Chine et le MNA étaient " les meilleurs instruments pour la promotion et la défense des intérêts collectifs des pays en développement ". Cette position tranchée doit être défendue, la solidarité tiers-mondiste doit être continue et sans équivoque, car la vocation du non-alignement étant de dénoncer la dégradante et dégradée situation des relations internationales. L'ampleur des tensions internationales engage le tiers-monde dans la nécessité d'une pus grande solidarité dans des domaines aussi essentiels que sont la vigilance contre les visées expansionnistes du colonialisme et l'impérialisme, le règlement des différends par les moyens pacifiques, le désarmement universel, l'universalité de l'ONU, son renforcement par la démocratisation, notamment la relance de l'idée de l'élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies, et enfin la lutte pour l'indépendance économique et pour la coopération sur la base de l'avantage mutuel. Cette solidarité entre les membres du MNA autour de ces grands défis ne devrait faire aucun doute. Il n'en va pas de même quant à l'attitude à observer vis-à-vis du fossé, qui n'a jamais été aussi grand entre, d'une part, les besoins du tiers-monde et, de l'autre , la politique du G20 et des institutions financières internationales. En réalité, la stratégie et le poids du tiers monde réside dans le talent politique de ses leaders à " recouvrir " leur communion et à coordonner leur combat contre l'égoïsme des Etats dominants de ce monde qui ne cherchent que leurs intérêts, à la fois économiques et politiques au détriment du reste des peuples de la planète. Dans ces conditions la réalisation d'une paix politique et économique réelle plus durable engage de fait le MNA à ne ménager aucun effort ni sacrifice pour appuyer, aussi longtemps que cela est nécessaire, le combat contre l'hégémonie anachronique des grandes puissances économiques et militaires sur cette partie du monde et contre la division honteuse des peuples. Une division tête de pont de l'impérialisme à s'installer au cœur du tiers monde, puissant et redoutable, qui n'épargne rien pour maintenir sa domination basée sur le pillage économique des richesses humaines et matérielles des pays en voie de développement. Ce sommet réussira-t-il à donner la marque de respectabilité et de poids à un alignement qui, jusqu'à présent, a joué le rôle de parent pauvre dans les relations internationales. La réponse est peut-être à attendre dans le futur.