Bonne nouvelle pour les émigrés qui comptent passer leurs vacances d'été en Algérie. Après plusieurs mois de baisse, durant lesquels il a frôlé le taux de change officiel pratiqué de la Banque d'Algérie, l'euro reprend le chemin de la hausse sur le marché parallèle des devises. En effet, depuis quelques jours, la monnaie unique européenne se négocie à plus de 100 dinars pour 1 euro. A Alger, au square Port Said, elle s'est échangée à 115 dinars pour un euro. A " la bourse " du square Port Said, toutes les devises fortes sont proposées à l'échange. Au vu et au su des autorités, dollar, euro et livre sterling y sont librement convertibles. Avec des liasses de billets à la main, de jeunes cambistes clandestins déambulent çà et là, à l'affût du moindre regard intéressé des passants. En ces chaudes matinées de juillet, l'euro, monnaie-vedette au Square, entame, contrairement à l'accoutumée, sa tendance à la hausse par rapport à la monnaie nationale. Et toutes les régions du pays sont concernées par cette nouvelle flambée de la devise européenne, pas seulement la capitale. Un phénomène inhabituel durant cette période de l'année. Habituellement, l'euro baisse fortement durant la période estivale, les émigrés revenant massivement au pays pour y passer des vacances. Ils dépensent souvent beaucoup d'argent et le marché est inondé de devises, notamment l'euro, entraînant ainsi les prix à la baisse. Cette année c'est le contraire qui s'est produit. Beaucoup se posent d'ailleurs la question du pourquoi. Selon certains connaisseurs, cette flambée de la monnaie européenne serait liée à deux phénomènes, le premier a trait, bien entendu, à la récente hausse de l'euro face aux autres devises, notamment le dollar américain ; le deuxième facteur a un rapport avec la forte demande émanant d'importateurs algériens qui importent des articles de loisirs et autres marchandises en provenance de la Chine, très demandés durant l'été en Algérie. Par ailleurs ce qui alimente le marché parallèle de la devise, notamment le square Port-Saïd à Alger, c'est la convertibilité partielle du dinar. En raison des limitations de la loi sur les activités de change, même des sociétés de renom n'ont pas d'autre solution que de recourir au marché noir. En effet, bien que la convertibilité commerciale soit intégrale depuis 10 ans en matière d'échanges de biens, les échanges de services font toujours l'objet de certaines restrictions en matière d'accès aux devises.