Topographie n La région du Hodna est confrontée à un sérieux déficit en matière de mobilisation des eaux superficielles. Le réseau des oueds, traversant la plupart des villes de la wilaya, s'est révélé, encore une fois, une menace pour les habitants, les récoltes et les biens, après les dégâts considérables occasionnés par les récentes intempéries ayant fait dix morts, constatent des experts. Selon de vieux M'silis, des études météorologiques des années 1950 prévoyaient une augmentation de la pluviométrie après chaque décennie et les inondations dévastatrices des années 1994 en sont la confirmation. Les responsables qui se sont succédé à la tête des communes de cette wilaya, depuis 1974, soutiennent unanimement que la région du Hodna est confrontée à un sérieux déficit en matière de mobilisation des eaux superficielles en dépit du fait que la wilaya est traversée par 60 cours d'eau, dont la moitié provoque l'inondation de régions entières et même des villes comme M'sila. En effet, un seul barrage, celui de K'sob, existe dans cette wilaya aux côtés de quelques petites retenues qui, ensemble, mobilisent à peine 10% des eaux coulant annuellement au travers de ce réseau hydrologique qui finit sa course dans la zone humide de chott El-hodna, précise-t-on. Lors des dernières intempéries qui ont fait débordé tous les cours d'eau de la wilaya, oued Leham a recueilli, à lui seul en 24 heures, 30 millions de m3 d'eau, selon le directeur des travaux publics. Environ 20 millions de m3 du barrage de K'sob avaient été relâchés, affirme le wali de M'sila notant, en outre, que même les eaux coulant dans les wilayas voisines de Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Médéa et Djelfa finissent leur course dans la wilaya de M'sila. Selon le directeur de l'hydraulique, l'oued Sidi-M'hamed est un exemple typique de ce phénomène hydrologique d'envergure régionale puisque, dira-t-il, «ce cours d'eau déborde parfois sans qu'il pleuve sur M'sila car son amont se trouve dans la wilaya de Laghouat». Chargées de vase, les eaux des crues de ces oueds transforment les secteurs inondés des villes traversées en véritables bourbiers, bloquant toute circulation dans ces cités et constituent même une menace pour les habitants. Sèches, ces boues deviennent une source de poussière étouffante pour les cités concernées.Pour toutes ces raisons, la wilaya de M'sila, indique son premier responsable, a lancé une série d'études pour la protection de 27 villes contre les inondations et la réalisation de projets intégrés de petits barrages, d'extension des ouvrages d'art, de plantation d'arbres pour fixer les berges des oueds et la construction de digues. D'autres rapports relatifs aux problèmes d'inondations préconisent pour certaines villes une application vigoureuse des règles urbanistiques. Les techniciens de l'urbanisme envisagent pour les cités jouxtant les oueds, la réalisation de ceintures protectrices et la densification des plantations d'arbres alors que, pour les cadres de hydraulique, la multiplication des ouvrages de multiples tailles de rétention des eaux de surface réduira les quantités d'eau parvenant aux villes et permettra de tirer économiquement profit de ces phénomènes naturels.