Une intervention militaire en Syrie ne sera jamais acceptable pour la solution de la crise en Syrie, a déclaré avant-hier, le nouveau médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie Lakhdar Brahimi dans une interview accordée à la chaîne télévisée Al Arabiya."Une intervention militaire en Syrie signifiera l'échec des efforts diplomatiques. Pour moi, c'est inacceptable, ni aujourd'hui, ni demain, ni après-demain", a indiqué le médiateur international. Il a souligné que "le gouvernement porte une plus grande responsabilité pour l'arrêt des violences" que l'opposition. "Le gouvernement syrien doit répondre aux aspirations légitimes de son peuple", a affirmé M.Brahimi avant d'ajouter qu'il était impossible de remplir sa mission sans le soutien des pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu. Il y a une semaine, l'ancien chef de la diplomatie algérienne Lakhdar Brahimi a été nommé au poste de médiateur de l'Onu et de la Ligue arabe pour remplacer Kofi Annan dont le mandat avait pris fin. Le 1er septembre, il a officiellement pris ses fonctions. Quinze morts dans un attentat dans la banlieue de Damas Sur le terrain, les violences font toujours rage, avant-hier, un attentat à la voiture piégée a fait 15 morts près d'un camp de réfugiés palestinien d'un faubourg de la capitale Damas, Al-Sbeineh, Plusieurs personnes ont été blessées et les dégâts aux immeubles voisins sont importants, ont rapporté les médias officiels syriens. L'attentat est imputé à un "groupe terroriste armé", la terminologie officielle pour désigner l'insurrection contre le régime de Bachar Al Assad. Poursuite des bombardements et des combats dans tout le pays Les combats et les bombardements se sont poursuivis, avant-hier, en Syrie, d'Alep à Deraa en passant par Homs et Damas, selon l'opposition au régime de Bachar el-Assad. Equipées de canons d'artillerie et de mortiers, les forces gouvernementales ont ainsi bombardé plusieurs quartiers de la capitale, après des affrontements avec des insurgés au cours de la nuit, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), citant notamment le quartier de Tadamon, dans le sud de la ville. Les Comités locaux de coordination, un autre groupe de l'opposition, ont également fait état de bombardements dans le quartier voisin de Hajar Aswad. Les forces gouvernementales ont repris la plupart des secteurs de la capitale passés sous contrôle de l'insurrection lors d'une offensive en juillet. Mais les insurgés continuent de livrer une série d'attaques, suivies de replis. Les insurgés multiplient les raids contre l'armée de l'air Les insurgés syriens ont multiplié leurs attaques contre les forces du régime de Bachar al-Assad. Ils ont concentré leurs opérations contre les infrastructures de l'armée de l'air, responsable chaque jour, selon des militants, de dizaines de victimes. Signe que, près d'un an et demi après le début de la révolte contre le régime, le conflit s'est durci, le mois d'août a été le plus sanglant avec près de 5000 tués, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). En 17 mois, les violences ont plus de 26'000 morts, selon l'ONG. Amman réclame 700 millions de dollars pour 240 000 refugiés Le ministre jordanien du Plan et de la Coopération internationale, Jaafar Hassan, a lancé, avant-hier, un appel à la communauté internationale en affirmant que son pays aurait besoin de 700 millions de dollars pour accueillir jusqu'à 240 000 réfugiés syriens. Le coût pour que la Jordanie puisse continuer à accueillir nos frères syriens est de près de 700 millions de dollars pour accueillir jusqu'à 240.000 habitants et réfugiés dans le camp de Zaatari et à l'extérieur, a déclaré M. Hassan lors d'une conférence de presse commune avec Andrew Harper, représentant du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Selon le ministre, la Jordanie compte pour l'instant environ 177 000 Syriens sur son sol, dont 26.000 dans le camp de Zaatari ouvert par l'ONU il y a un mois à 85 km au nord d'Amman, et s'attend à dépasser bientôt les 240 000 réfugiés. Face à cet afflux, la Jordanie ne peut plus assumer l'aide aux réfugiés sans un soutien international, a assuré M. Hassan. Le ministre jordanien de l'Information et porte-parole du gouvernement Samih Maayatah a d'ailleurs estimé que la Jordanie était une des victimes de la crise syrienne. Lundi dernier, le gouvernement jordanien avait réclamé 429 millions de dollars pour couvrir les besoins essentiels et autres frais indirects des réfugiés si le conflit syrien perdurait. Selon l'ONU, après plus de 17 mois de révolte contre le président Bachar al-Assad devenue peu un peu un conflit armé face à la violence de la répression, au moins 1,2 million de personnes ont dû quitter leur foyer en Syrie et près de 229 000 réfugiés sont officiellement enregistrés dans les pays voisins (Turquie, Jordanie, Liban et Irak).