Le ministre russe des Affaires �trang�res Sergue� Lavrov a estim�, hier samedi, qu'il serait �na�f� de la part des pays arabes et occidentaux d'escompter que le pr�sident syrien Bachar al-Assad soit le premier � cesser le feu et � retirer ses troupes des grandes villes, puis attendre que l'opposition suive son exemple. �Lorsque nos partenaires disent que le gouvernement doit �tre le premier � arr�ter le combat et � retirer toutes ses troupes et ses armes des villes � et alors seulement appeler l'opposition � faire de m�me � eh bien, cela c'est un sch�ma totalement irr�alisable. Ou bien les gens sont na�fs ou bien il s'agit d'une sorte de provocation�, a d�clar� M. Lavrov, lors d'un �change de vues avec des �tudiants de l'Institut d'Etat de relations internationales de Moscou. Selon M. Lavrov, une telle pr�tention �quivaudrait � demander la �capitulation� du r�gime baassiste, demande que ni les Occidentaux ni les Arabes ne sont � son avis en droit de formuler. Le chef de la diplomatie russe a soulign� que ses remarques ne visaient pas � soutenir le r�gime de M. Assad mais ne faisaient que refl�ter la r�alit� quotidienne sur le terrain. �Peu importe votre opinion sur le r�gime syrien, il est compl�tement irr�aliste dans la situation actuelle � quand on se bat dans les villes � de dire que la seule solution r�side dans la capitulation unilat�rale d'un des protagonistes �, a ajout� M. Lavrov. �Nous ne nous rangeons pas du c�t� d'un r�gime ou de personnes en Syrie�, a-t-il insist�, �nous fondons simplement notre position sur ce qui est r�aliste�. �Nos coll�gues occidentaux et des repr�sentants de quelques gouvernements de la r�gion (du Moyen-Orient) soutiennent presque ouvertement une intervention �trang�re� en Syrie, a affirm� M. Lavrov. Moscou a oppos� trois fois son veto � des projets de r�solution soumis par les Occidentaux au Conseil de s�curit� de l'ONU. Quant � �la position de ceux qui�, selon lui, �demandent la capitulation unilat�rale des forces gouvernementales et en m�me temps encouragent les rebelles arm�s � continuer le combat�, autrement dit les Occidentaux et certains pays arabes, elle �signifie que ceux-ci sont pr�ts � assumer la perte de nombreuses, tr�s nombreuses vies�, a lanc� le chef de la diplomatie russe. Par ailleurs, les insurg�s syriens ont multipli� hier samedi leurs attaques contre les forces du r�gime de Bachar al-Assad, concentrant leurs op�rations contre les infrastructures de l'arm�e de l'air, responsable chaque jour, selon des militants, de dizaines de victimes. Signe que pr�s d'un an et demi apr�s le d�but de la r�volte contre le r�gime, le conflit s'est durci, le mois d'ao�t a �t� le plus sanglant avec pr�s de 5 000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Sur le terrain, les insurg�s ont marqu� des points en s'emparant vendredi soir du principal b�timent d'une base a�rienne � Boukamal (est), � la fronti�re irakienne, selon l'OSDH. Selon des informations qui n'ont pas pu �tre v�rifi�es par l'OSDH, les insurg�s ont mis la main sur des missiles anti-a�riens. A l'issue de cette op�ration, au moins 16 soldats ont �t� captur�s, selon l'ONG. Toujours � Boukamal, les rebelles ont attaqu� le b�timent de la s�curit� militaire ainsi que l'a�roport militaire de Hamdane. Les rebelles, qui tiennent d�j� le poste-fronti�re et plusieurs quartiers de Boukamal, tentent de prendre le contr�le total de cette ville. A Idleb (nord-ouest), les insurg�s tiennent une partie de l'a�roport d'Abou el- Zouhour, l'une des deux plus importantes bases a�riennes de la province. Dans la m�me r�gion, o� plusieurs localit�s �taient bombard�es hier samedi, ils ont d�truit un barrage de l'arm�e � Harem. Six rebelles et huit soldats ont p�ri dans les combats. Lors de l'attaque d'un autre barrage dans la province de Hama (centre), quatre soldats ont p�ri, selon l'OSDH. Alep (nord), o� arm�e et insurg�s se livrent une f�roce bataille depuis plus d'un mois, connaissait hier samedi des combats et des bombardements touchant plusieurs quartiers rebelles. A Damas et sa r�gion, au moins 18 cadavres non identifi�s d'hommes sommairement ex�cut�s ont �t� d�couverts, selon l'OSDH. Ces d�couvertes macabres se sont multipli�es ces derni�res semaines et les ex�cutions sommaires sont de plus en plus courantes en Syrie, a affirm� cette ONG. Selon l'agence officielle Sana, les troupes du r�gime ont d�truit de leur c�t� plusieurs positions de �terroristes� et captur� et tu� nombre d'entre eux dans les provinces d'Idleb et d'Alep au cours des derni�res 24 heures. L'agence a, par ailleurs, fait �tat de la lib�ration de 225 personnes arr�t�es � Damas et dans sa r�gion affirmant qu'elles �avaient �t� impliqu�es dans les r�cents �v�nements mais que leurs mains n'avaient pas �t� souill�es de sang�. Trente-sept personnes, dont 12 soldats, ont �t� tu�es hier samedi dans les violences, a rapport� l'OSDH qui a fait �tat de 125 morts vendredi, jour traditionnel des manifestations contre le r�gime. Des violences auxquelles le nouvel �missaire pour la Syrie Lakhdar Brahimi, qui a pris ses fonctions hier samedi au si�ge de l'ONU � New York, va tenter de mettre fin, m�me si l'opposition reste sceptique quant au succ�s de cette difficile mission. Lors des manifestations de vendredi, des Syriens avaient raill� le nouveau m�diateur, apr�s l'�chec de son pr�d�cesseur Kofi Annan. �Lakhdar : mission impossible 2�, commentait une pancarte � Idleb. Aucune issue n'est en vue apr�s plus de 17 mois de violences qui ont fait plus de 26 000 morts, en majorit� des civils, selon l'OSDH. Apr�s de vains appels au d�part du pr�sident Assad, fermement soutenu par Moscou, P�kin et T�h�ran, les pays occidentaux se concentrent d�sormais sur le volet humanitaire. Le Danemark a annonc� qu'il allait d�bloquer deux millions d'euros suppl�mentaires pour aider les r�fugi�s, au lendemain d'un appel � la mobilisation de la France � �tous les donateurs � pour accro�tre l'aide � ces Syriens qui ont d� fuir � l'�tranger. Selon l'ONU, il y a au moins 1,2 million de d�plac�s en Syrie et pr�s de 229 000 r�fugi�s officiellement enregistr�s dans les pays voisins (Turquie, Jordanie, Liban et Irak).