Airbus est entré en conflit avec la fédération de l'industrie aéronautique américaine concernant sa participation au plus gros lobby national, quelques semaines après avoir annoncé son projet d'installer une usine d'assemblage d'avions dans l'Alabama. Le grand concurrent de Boeing a déclaré qu'EADS, maison mère d'Airbus, devrait pouvoir y siéger, aux côtés des groupes britanniques Rolls-Royce et BAE Systems, dans la mesure où le groupe européen a des installations aux Etats-Unis et qu'elle emploie déjà des milliers de travailleurs locaux. Le groupe compte créer 1 000 nouveaux emplois dans le secteur en assemblant des A320 à Mobile dans l'Alabama à partir de 2016. Néanmoins, l'adhésion d'EADS a été rejetée par la présidente de l'Aerospace Industries Association (Association américaine de l'industrie aéronautique et spatiale) qui a déclaré que l'adhésion au groupe de pression créé il y a 93 ans était réservée aux sociétés n'ayant pas d'actionnaire public étranger. L'Etat français détient 15% du capital d'EADS et l'Allemagne est en passe de prendre une participation du même ordre. "Souvenez-vous, il s'agit de l'Association Aérospatiale d'Amérique. Cela remonte (aux pionniers de l'aviation américaine) Orville Wright et Glenn Curtiss, qui l'ont fondée il y a près de cent ans", a déclaré la présidente et directrice générale de l'AIA, Marion Blakey . "Nous sommes là pour représenter les intérêts de (l'industrie des) Etats-Unis et nous ne pensons pas qu'il soit opportun que des gouvernements étrangers utilisent l'AIA pour faire du lobbying auprès du nôtre", a-t-elle ajouté. Les filiales américaines de Thales et de Safran, contrôlés par l'Etat français, sont membres associés, ce qui leur offre un accès plus limité aux alertes et au réseau. L'AIA a été fondé en 1919 lors d'un banquet à l'hôtel Waldorf Astoria de New York pour promouvoir et "faire tout ce qui est nécessaire pour le développement de l'aviation américaine".