Le gouvernement algérien a annoncé un plan visant à investir 120 milliards de dollars dans les énergies renouvelables pour la production de 22 000 mégawatts d'électricité, dont la moitié sera destinée à l'exportation durant les vingt prochaines années, c'est-à-dire, d'ici 2030, dans le solaire, l'éolien et le thermiques. L'Allemagne a été choisie pour accompagner l'Algérie dans cette démarche dans un projet baptisé Desertec, qui produira l'énergie a partir des stations photovoltaïques qui seront installées dans le grand Sud algérien. " Notre objectif est de promouvoir l'utilisation et les investissements dans les énergies renouvelables, à travers différents projets de partenariats, afin d'atteindre l'objectif des 22000 mégawats annoncé par l'Algérie, dans le cadre programmes ambitieux de développement des énergies renouvelables (EnR) et d'efficacité énergétique. L'Allemagne est leader dans ce domaine, c'est pour cela que nous sommes prêts à apporter notre contribution et notre expérience au service de ce secteur, afin de booster les relations bilatérales entre nos deux pays", a affirmé, jeudi dernier, Mme Sarah Ruschkowsk, chef du service Foires, Environnement et Projets à la Chambre algéro-allemande de Commerce et d'Industrie(AHK Algérie), qui s'exprimait à l'occasion de la tenue de la 4e session du " Club des journalistes ", avec le concours de la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté , sous le thème :" Le potentiel du secteur privé dans les énergies renouvelables: potentiels, acteurs et échanges régionaux ", en présence de Sébastien Hempel, directeur de Projet Maroc, Algérie, au sein de l'AHK. Ce dernier a mis l'accent, lors de son allocation, sur le rôle que peu jouer le secteur privé dans des projets qui sont souvent perçus comme un domaine de l'Etat, ou seulement accessibles aux sociétés et aux groupes multinationaux. Pour M. Boukhalfa Yaïci, consultant, expert dans le domaine de énergies renouvelables et gérant d'une de l'entreprise " EnR Engineering Services, a indiqué que l'implication des opérateurs privés dans le domaine des énergies renouvelables est de plus de en plus consistantes et urgente, afin d'accélérer la mise en ouvre des différents programmes d'investissement annoncés dans ce domaine. " Avec un programme (2009-2016) qui repose sur plus de 75% d'investissements privés visant à produire 60 à 120 mégawats à l'horizon 2014, la Tunisie demeure leader en termes de participation du secteur privé dans la région du Maghreb ", souligne l'expert tout en se référant aux progrès réalisés par notre voisin dans le solaire thermique afin de réduire son déficit de production en énergies fossiles. Avec plus de 70 entités d'éolien et de solaire regroupées au sein de l'AMISOL (Association marocaine des industries solaires et éoliennes), le Maroc a de son coté une excellente occasion de passer du statut d'importateur d'énergie à celui d'exportateur, poursuit M .Yaïci, ajoutant que le secteur projette la création de 500 000 emplois à l'horizon 2020. Concernant notre pays, M .Yaïci, s'est dit optimiste quant au développement des EnR, compte tenu du grand potentiel naturel, humain et financier dont on dispose. La récente annonce de l'usine de production des cellules photovoltaïques de Rouiba, a propulsé l'Algérie au premier rang au Maghreb et dans la région du MENA en termes d'investissement dans les énergies renouvelables, affirme notre expert. " Chez nous, le secteur privé commence à s'intéresser davantage aux EnR, à l'image de la société ALPVDE Tlemcen spécialisée dans les panneaux solaires, et de l'ENREC ,Sougeur Bergan , Ghardaïa, leur nombre demeure insuffisant par rapport au défi de l'efficacité énergétique qui exige un grande mobilisation des opérateurs privés et un encadrement de l'Etat sans négliger la recherche et la développement ", a conclu M.Yaïci.