Le Premier ministre sortant du Québec Jean Charest a annoncé mercredi dernier, sa démission de la direction du parti libéral, au lendemain de la défaite de sa formation aux législatives dans la province francophone du Canada. Cette décision de M. Charest, 54 ans, était prévisible après son échec personnel dans sa circonscription de Sherbrooke, à 150 km à l'est de Montréal, où il a été battu par plus de 2 800 voix par un candidat du Parti Québécois (PQ, indépendantiste), vainqueur du scrutin provincial. Je vous annonce une décision unanime: je quitterai la fonction de chef du Parti libéral du Québec dans quelques jours, dès que le prochain gouvernement sera formé, a déclaré M. Charest. Le temps est venu pour moi et ma famille de faire un nouveau pas, de tourner une page. Il a relevé que les électeurs québécois, tout en votant pour le PQ, ont accordé un fort appui au PLQ et souhaité le succès à son successeur au poste de chef du gouvernement, Mme Pauline Marois, dans un cadre de cohabitation. Retenant son émotion, M. Charest a conclu son discours solennel: Je rentre maintenant à la maison et je vous remercie de ses privilèges de m'avoir permis d'être votre Premier ministre, avant de faire un salut de capitaine, la main sur le front. Premier ministre du Québec depuis 2003, M. Charest s'était fait élire pour la première fois dans cette circonscription en 1984 comme député conservateur au Parlement fédéral. Il représentait cette circonscription à l'Assemblée nationale du Québec depuis 1998, année où il était devenu chef du PLQ. Les indépendantistes ont remporté 54 des 125 sièges à l'Assemblée nationale, mais ne disposeront pas de la majorité, en raison notamment d'un résultat nettement meilleur que prévu dans les sondages par le PLQ, qui formera l'opposition officielle, avec 50 sièges. Selon Radio-Canada, au moins deux élus du PLQ ont offert à M. Charest de démissionner immédiatement de leur circonscription pour qu'il puisse s'y faire élire à la faveur d'une élection partielle, mais ce dernier a refusé cette offre.