La soirée électorale, qui devait célébrer le retour au pouvoir des indépendantistes du Parti québécois, a été ternie par un attentat qui a coûté la vie à un homme au moment où la nouvelle Première ministre, Pauline Marois, prenait la parole devant ses partisans. Les motivations de l'homme qui appartiendrait à la minorité anglophone du Québec ne sont pas claires. Les médias québécois rapportent qu'au moment de son arrestation, il scandait : «Les Anglais se réveillent.» Le Parti québécois (PQ), un parti nationaliste de gauche, travaille pour l'indépendance du Québec francophone du reste du Canada anglophone. La perspective de sa prise de pouvoir, bien que minoritaire, semble avoir joué dans cet acte, très rare dans le Québec moderne. Sur les 125 sièges de l'Assemblée nationale du Québec, 54 sont revenus au parti indépendantiste, 50 au Parti libéral du Québec (PLQ) qui était au pouvoir depuis 2003, 19 à la Coalition Avenir Québec (CAQ) et 2 au parti d'extrême gauche Québec solidaire. Avec ces résultats, le parti québécois ne pourra pas faire adopter sa charte sur la laïcité qui interdirait, entre autres, le foulard islamique dans la fonction publique et les organismes subventionnés par l'Etat. Les trois candidats d'origine algérienne : Rachid Bandou (PQ), Farida Chemmakh (PLQ) et Djemila Benhabib (PQ) ont tous été battus. Si les deux premiers ont subi un échec cuisant, Djemila Benhabib a lutté jusqu'à la dernière minute. Elle a été défaite sur un score de 10 254 voix contre 11 248 voix pour la députée sortante, soit un écart de 994 électeurs sur les 43 279 de la circonscription de Trois-Rivières à 140 km au nord-est de Montréal.