Rien que pour le 1er semestre de l'année en cours, 1700 intoxications ont été enregistrées. Les intoxications alimentaires prennent une courbe ascendante. Il est clair que les cas sont relevés tout au long de l'année. Cependant, les incidents s'amplifient davantage durant l'été à cause de la chaleur qui favorise le développement des microbes. Les sources de contamination sont essentiellement les viandes, l'eau, les produits laitiers et les gâteaux. Des produits pour lesquels le risque d'intoxication, parfois mortel, est le plus élevé. Les conditions de conservation, de transport, de congélation et de commercialisation de ces aliments font défaut. Le risque d'intoxication est important au niveau des fast-foods, pizzerias et autres dont les règles d'hygiène les plus élémentaires ne sont pas respectées. Les cas sont aussi souvent signalés lors des fêtes familiales, en ces jours de grande canicule. Pis, les services de contrôle, notamment dans les restaurants et autres grandes surfaces sont pratiquement absents. Les fêtes de mariage sont le terreau favorable à cette situation alarmante. A Bordj Bou Arréridj, par exemple, 27 personnes d'une même famille ont été intoxiquées après avoir déjeuné, vendredi dernier, dans une fête. Un décès a été même enregistré parmi les victimes. La consommation de la viande, transportée, semble-t-il, dans des conditions non conformes, en était la cause. Il faut dire que le contexte social et culturel, propre à notre pays, fait perdurer certains comportements incompatibles avec les règles d'hygiène les plus élémentaires, lesquels peuvent être à l'origine de graves intoxications collectives. A Sidi Bel Abbès et à Mascara, pas moins de 200 personnes ont été victimes d'intoxication alimentaire collective. Les victimes, signalées en juillet dernier, avaient été conviées à un mariage. Aussi, au cours du même mois, plus d'une soixantaine de personnes ont été hospitalisées d'urgence pour intoxication alimentaire dans plusieurs communes de la wilaya de Chlef. Les victimes prenaient part à un mariage. L'intoxication alimentaire devient ainsi un problème de santé publique. En termes de chiffres, rien que pour le 1er semestre de l'année en cours, 1700 intoxications ont été enregistrées. Près de 50% des intoxications alimentaires sont dues à la consommation de pâtisserie et 30% à la viande rouge. Les chiffres de l'OMS concernant l'Algérie sont plus qu'alarmants. L'organisation avance le chiffre de 500 décès par an et 3600 hospitalisations. L'OMS indique également, qu'en Algérie, 4000 cas d'intoxication sont signalés annuellement. Un chiffre qui pourrait être multiplié par 3 ou 4 du fait qu'il n'y a que les cas d'hospitalisation et de consultation médicale qui sont déclarés et notifiés par les services concernés. Devant cette situation inquiétante, l'on s'interroge sur le rôle des associations de protection des consommateurs qui bénéficient annuellement d'une subvention de l'Etat. Par ailleurs, les fêtes familiales peuvent aussi être à l'origine d'autres incidents encore plus graves en raison de l'utilisation des armes à feu. Cette pratique devient une habitude dans notre pays, puisque, aujourd'hui, la majorité des cérémonies sont célébrées ainsi. Or, la fête tourne souvent au drame. Plusieurs personnes trouvent la mort à cause d'accidents dûs à la mauvaise manipulation des armes. Ainsi, la population est invitée à une plus grande prudence.