Photo : Riad Comme chaque année à la même période, la peur des intoxications alimentaires refait surface et conduit les autorités locales à renforcer le contrôle et lancer des campagnes de sensibilisation, aussi bien en direction des commerçants que des consommateurs. Cet été encore, la Direction du commerce (DC) a initié une opération de sensibilisation autour des dangers que peuvent présenter les denrées périssables comme les produits carnés et laitiers, la pâtisserie lorsqu'ils ne sont pas conservés selon les normes. Les commerçants ont été invités à la stricte observation des conditions de conservation, de stockage et de transport de ces denrées sous peine de fermeture immédiate. D'ailleurs, dans un bilan hebdomadaire rendu public il y a quelques jours, les services de la DC ont indiqué que sur 200 opérateurs contrôlés en une seule semaine, une trentaine de commerçants ont été mis en demeure de respecter les règles d'hygiène pour ne pas voir leurs locaux fermés. Les glaces, casse-croûtes ou pizzas étant les produits les plus consommés en période estivale, les agents de contrôle ont été instruits de se concentrer sur les crémeries, fast-foods, pâtisseries et autres pizzerias. Par ailleurs, on indique de source municipale que des prélèvements d'échantillons aux fins d'analyses biologiques sont opérés périodiquement auprès de puits alimentant des colporteurs d'eau qui activent encore dans un certain nombre de quartiers. Pourtant, malgré cette débauche d'énergie annuelle, les intoxications alimentaires sont fréquemment enregistrées par les services sanitaires d'Oran. Au-delà des chiffres qui sont livrés périodiquement, le constat établi par les spécialistes et observateurs (cela vaut pour l'ensemble des wilayas du pays) est que la menace de l'intoxication alimentaire demeure pour plusieurs raisons : la faiblesse des outils de contrôle, malgré un train de mesures envisagées par l'Etat pour sa modernisation, notamment par la création de l'agence nationale de prévention des risques liés à la consommation, du laboratoire national d'essai, d'une école de formation et de perfectionnement des agents de contrôle et le renforcement des services de contrôle par le recrutement de 1 500 agents de niveau universitaire ; la persistance des marchés parallèles où l'on peut retrouver des produits périmés ou proches de la péremption et la faiblesse du pouvoir d'achat qui conduit beaucoup d'Algériens à consommer pas cher, donc risqué.