La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se prépare à de durs affrontements pour aider les forces maliennes à reconquérir le nord du pays sous contrôle islamiste. L'organisation régionale a expliqué, avant-hier, au Conseil de sécurité de l'ONU qu'il lui faudrait d'importants moyens militaires, y compris des avions. Le Mali est en proie à une situation chaotique depuis le coup d'Etat de mars dernier, qui a permis aux rebelles touaregs de s'emparer dans le nord des deux tiers du pays. Des groupes islamistes, certains alliés à Al Qaïda, ont ensuite pris le contrôle du territoire en y imposant la charia. Début septembre, le président malien par intérim, Diancoundé Traoré, a formellement demandé à la Cédéao d'intervenir militairement pour l'aider à libérer le nord du pays. S'exprimant au nom de la Cédéao, le représentant permanent de la Côte d'Ivoire à l'ONU, Youssoufou Bamba, a précisé, avant-hier, que l'organisation régionale avait établi les grandes lignes d'une opération en trois étapes, mais que Traoré n'avait requis des troupes que pour la troisième phase. "Cette phase 3 requiert de nombreux moyens de combat, y compris des chasseurs pour la conduite des opérations. Ces moyens aériens pourront être fournis par la Cédéao ou d'autre partenaires de développement", a-t-il dit. Dakar et Nouakchott très inquiets Les présidents sénégalais et mauritaniens ont exprimé, avant-hier à Nouakchott, leurs profondes préoccupations quant aux graves menaces résultant de la situation au Nord-Mali, à l'issue de la première visite officielle de Macky Sall en Mauritanie. Le président sénégalais a évoqué devant la presse une parfaite identité de vues avec son homologue Mohamed Ould Abdel Aziz sur la lutte contre le terrorisme et la crise au Mali voisin. Nous estimons que si des factions maliennes veulent s'engager sur la voie du dialogue, nous les encourageons. Mais pour celles qui choisissent la voie du terrorisme et de la partition du Mali, ils feront face aux conséquences de leurs choix, a assuré le chef de l'Etat sénégalais, après différents entretiens en tête à tête avec son hôte. Puis, dans un communiqué conjoint, les deux présidents expriment dans ce texte leurs profondes préoccupations quant aux graves menaces résultant de la situation au Nord-Mali pour la paix et la sécurité de la sous région sahélo-saharienne, notamment le développement de la criminalité transfrontalière, en particulier le trafic illicite d'armes, de drogue, d'êtres humains, le blanchiment d'argent et le terrorisme.