Le Japon a subi en août un déficit commercial équivalent à 7,5 milliards d'euros, quasi stable sur un an, à cause d'une facture énergétique toujours gonflée par les achats de gaz naturel depuis l'accident nucléaire de Fukushima, a annoncé le ministère des Finances cette semaine. La balance commerciale de la troisième puissance économique mondiale a été déficitaire de 754,1 milliards de yens (-3% par rapport au mois d'août de l'année dernière). Les importations ont baissé de 5,4%, à quelque 5 800 milliards de yens (58 milliards d'euros), mais les exportations ont aussi reculé, de 5,8% à 5 045 milliards de yens (50,5 milliards d'euros). La facture en gaz naturel liquéfié (GNL) a encore augmenté sur un an (+6,2%), malgré un léger tassement des quantités achetées. Le volume acquis reste quoi qu'il en soit nettement supérieur à ce qu'il était avant l'accident de Fukushima de mars 2011. Avant cette catastrophe, le Japon produisait près de 30% de son électricité via ses réacteurs nucléaires, une proportion qui s'est effondrée depuis. Seuls deux tranches ont tourné en août, sur les 50 que compte l'archipel. Depuis 2010, les achats de GNL ont en conséquence bondi de près de 30%, les compagnies d'électricité devant compenser le manque d'énergie nucléaire par une production accrue de leurs centrales thermiques. Les dépenses d'importation ont en revanche été adoucies par une baisse des prix des sources d'énergie, notamment du pétrole, des matières premières (minerai de fer, métaux non ferreux) et des produits alimentaires. Mais les comptes sont restés dans le rouge car les exportations ont aussi dévissé, que ce soit pour l'acier (-8,3%), les produits chimiques (-3,4%), mais aussi les machines (-5,1%), les caméscopes et appareils photos (-7,0%) et même les voitures (-3%) qui avaient tiré les ventes ces derniers mois. Par région, les importations en provenance du Moyen-Orient ont particulièrement baissé (-9,3%) à cause de la baisse des prix du pétrole sur un an. Les achats depuis la Chine se sont effrités (-7,3%), réduits par des acquisitions moindres d'acier, de machines et d'appareils audiovisuels. Les exportations vers la Chine, premier client du Japon, se sont encore plus notablement réduites (-9,9%), en raison notamment de moindres commandes de machines sur fond de ralentissement de la croissance de l'Empire du milieu. Les ventes japonaises ont de surcroît chuté de plus d'un quart vers l'Europe occidentale, où la crise d'endettement de la zone euro freine fortement l'activité.