Après un gel qui a duré deux années, le programme AADL (Agence nationale pour l'amélioration et le développement du logement) '' revient dans la planification pratique du gouvernement. D'ailleurs, le nouveau ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune l'a bien annoncé, en déclarant, que " le programme de l'AADL sera relancé dans le cadre de la nouvelle vision du secteur de l'habitat pour cerner la demande nationale en la matière ". Dans le numéro spécial retraçant l'ensemble des réalisations du secteur depuis 1962 à nos jours, publié par le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, à l'occasion du 50ème anniversaire de l'Indépendance de l'Algérie, il ressort par les chiffres que la situation évolue vite et mieux. De 1999 à 2011, pas moins de 2.100.000 logements sont livrés, soit plus de 50% des réalisations globales depuis 1962, confirme le ministre qui ajoute que les efforts resteront intenses puisqu'il est prévu la livraison en 2014 de 1,2 million de logements avec une cadence de réalisation de près de 270.000 à partir de 2012. S'agissant du ''nouvel élan pour le secteur de l'habitat et de l'urbanisme'', la revue a décortiqué, chiffres à l'appui, l'accroissement de la production de logements combiné à une diversification de l'offre et les efforts de résorption de l'habitat précaire à travers un dispositif institutionnel complet. Dans ce cadre, l'AADL, en tant que projet phare du secteur, se définit comme une entité au service du développement immobilier et à l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. Or, en février dernier des dizaines de demandeurs de logements titulaires de dossier déposés en 2001 auprès de l'Agence nationale de l'amélioration et du développement du logement (AADL) ont organisé un sit-in devant le siège de l'agence à Said Hamdine (Alger), réclamant la "clarification de leur situation". "Les participants à ce sit-in sont parmi les premiers souscripteurs au programme AADL de 2001 à Alger. Ils ont déposé leurs dossiers de demande de logement au niveau de l'agence entre le 18 août et le 31 décembre 2001 et demandent des clarifications sur leur situation", a indiqué à l'APS un des représentants des souscripteurs, Nabil Belhadad. Selon lui, il existerait quelque 10.000 souscripteurs dans l'attente d'un logement et dont les dossiers ont été transférés vers le programme d'habitat AADL-CNEP (Caisse nationale d'épargne et de prévoyance). Le programme AADL-CNEP, a précisé M. Belhadad, comportait, pour Alger, 8.000 logements: 4.000 sont en cours de réalisation à Rouiba et Réghaïa, et les 4.000 restants sont au stade de "l'identification de l'assiette foncière"."Nous voulons notamment des clarifications à propos des critères de sélection et du choix des bénéficiaires des 4.000 logements qui sont en cours de construction", a-t-il précisé. A la suite de ce rassemblement, une délégation de onze représentants des souscripteurs a été reçue en audience par les responsables de l'AADL. "Les résultats de cette réunion sont en deçà de nos attentes", a estimé M. Belhadad qui a assisté à l'audience, précisant qu'il s'agit là de la deuxième réunion du genre depuis la mi-décembre 2011. A ce moment, les représentants des souscripteurs ont été mis au courant par le responsable de l'AADL que l'opération d'étude des dossiers des demandeurs était toujours "en cours". D'ailleurs, l'AADL avait même publié un communiqué dans lequel elle écrit, entre autres qu'"Afin de lever toute équivoque sur les futurs bénéficiaires du programme des 4.000 logements, entrant dans le cadre du programme des 65.000 logements CNEP-AADL (au niveau national), la direction générale de l'AADL informe que ces logements sont destinés aux souscripteurs déclarés éligibles à la formule location-vente inscrits dans les programmes futurs et qui n'ont pas procédé au paiement de la première tranche de 10% (du montant total du logement)". Le nouveau gouvernement réconforte Et voilà que le nouveau ministre met du baume sur le cas des souscripteurs en leur annonçant la relance de ce programme de location-vente AADL à leur grand bonheur. D'autre part et s'agissant des logements sociaux, M. Tebboune a indiqué qu'un quota national de plus de 100.000 logements est prêt à être livré ou à pré affecter d'ici fin 2012. Sur cet ensemble, 50.000 habitations sont déjà achevées et en instance de distribution durant les trois prochains mois, alors que le reste est en cours de viabilisation (voirie et réseaux divers) ou achevées à plus de 60%. A ce propos, le ministre s'est dit favorable à la pré-affectation des logements non encore finalisés, c'est-à-dire l'attribution aux futurs bénéficiaires de décisions provisoires dans l'attente de l'achèvement des travaux de construction et de viabilisation. Bien que ces décisions n'accordent pas le droit aux bénéficiaires d'occuper les logements en question, cette approche permettra ''d'amener de la sérénité aux gens et de leur faire comprendre que leurs besoins sont pris en charge par le gouvernement'', souligne le ministre. Il a, cependant, conditionné la mise en œuvre de cette démarche par le contrôle strict au niveau des autorités locales des listes de postulants au logement social pour éviter tout nouveau dépassement dans ce sens.De son côté, M. Ould Kablia a mis l'accent sur la nécessité de ''respecter l'agenda établi en matière de distribution de logements achevés''. ''Les 50.000 logements sociaux achevés doivent être distribués avant fin 2012'', a-t-il insisté. ''Je sais que vous essayez de reporter les opérations de distribution au-delà de la prochaine échéance électorale (élections locales du 29 novembre) par crainte de contestations et d'abstention de la population, mais puisque ces contestations risquent d'avoir lieu dans tous les cas, autant y aller'', a-t-il lancé à l'adresse des walis. Enfin, s'agissant des terrains agricoles pour la réalisation de nouveaux programmes de logements, M. Ould Kablia a indiqué que 2.500 hectares ont été dégagés à cette fin dont une grande partie est située dans des régions à faible potentiel agricole.