L'Agence nationale du patrimoine minier algérien vient de lancer une opération d'adjudication concernant les substances minières, entre autres, l'or, le zinc, le plomb, la fluorine etc. pour pouvoir attirer les investisseurs étrangers dans le domaine de l'exploration et de la prospection. Selon M. Abdelkader Benyoub, président du Conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier algérien, " le territoire algérien étant assez vaste et sous-exploré, nous avons entamé cette procédure pour pouvoir faire participer l'investisseur, qu'il soit algérien ou étranger, aux efforts d'exploration et de prospection qui permettront de connaître beaucoup mieux le sous-sol algérien et, éventuellement, mettre des gisements en évidence qui sont exploités par ces mêmes opérateurs ". Il souligne que l'objectif ne concerne pas uniquement le fait en lui-même de l'adjudication en matière d'exploitation, mais beaucoup plus à intéresser les investisseurs étrangers à faire de l'exploration. "Ce sont eux qui vont supporter tous les efforts d'exploration. Une fois qu'ils auront découvert un gisement, ils auront le droit d'inventeur conformément à la loi minière, et à ce moment-là, ils introduiront une demande pour un type minier d'exploitation ". Une fois la demande introduite, la société doit " intégrer nécessairement la Sonatrach à hauteur minimum de 15%", explique encore M. Benyoub. Evoquant la découverte de nouveaux gisements, M. Benyoub signale le lancement d'opérations au niveau de la région de Oued Amizour (wilaya de Béjaïa), et concernant justement l'achèvement du plan de recherche du zinc dans cette région ; la mission est confiée à une société australienne. Il énumère également des sociétés étrangères qui travaillent dans l'exploration d'or dans le Grand Hoggar. Elles font des travaux complémentaires pour confirmer les gisements pour pouvoir les mettre en exploitation. L'Algérie, en ouvrant le champ aux activités de prospection et d'exploitation de son secteur minier, entend bien, selon un rapport diffusé au mois de juin par Oxford Business Group "lancer, une mini-révolution minière". Selon le groupe d'affaires, pionnier en matière d'informations économiques, l'annonce des résultats d'appels d'offres relatifs à l'attribution des marchés de prospection, confirme cette tendance. " La plupart des sites proposés disposent d'un important réservoir aurifère ou de minerai de cuivre ". Le même groupe estime, par ailleurs, que l'industrie minière algérienne et en particulier le secteur aurifère a fait son chemin. En effet, dans le cadre de la libéralisation de son économie, l'Algérie a mis à jour de nouvelles législations autorisant les entreprises étrangères et algériennes privées à investir en Algérie dans le secteur minier. La loi minière assure le même traitement à tous les investisseurs qu'ils soient nationaux ou étrangers, autorise la séparation entre la propriété du sol et la propriété du sous-sol, consacre le droit de recours à l'arbitrage international en cas de différends, et prévoit des mesures incitatives aux investisseurs qui importent l'équipement nécessaire à la bonne conduite des opérations. M. Benyoub, parlant des matières premières qui intéresseraient les sociétés étrangères, indique que "les sociétés étrangères viennent pour gagner de l'argent. Ce qui intéresse le plus les investisseurs, ce sont tous les matériaux et les métaux dont les coûts sont actuellement en pleine croissance". Il cite, dans ce contexte, l'or, le zinc et le plomb. Selon certains experts et spécialistes, les réserves d'or algériennes non découvertes seraient "très importantes", même s'il est difficile, d'après les mêmes sources, de les évaluer en raison de l'insuffisance des activités d'exploitation et études de sol. M. Doug Perkins, PDG de Gold Mines of Alegria (GMA), dans une récente déclaration, a précisé que le potentiel aurifère pourrait avoir doublé en Algérie, ce qui devrait, a-t-il dit, encourager les entreprises minières étrangères à y investir. Alors que les études menées dans les années 1980 suggéraient des réserves de l'ordre de 2,8 millions d'onces, Perkins a indiqué que des études plus récentes, démontraient, en effet, que ce chiffre pourrait avoir doublé, avec un potentiel minier estimé aux alentours de 5 millions d'onces. M. Benyoub, parmi les autres potentiels, cite le secteur de l'agrégat. "L'agrégat qui semblait à un certain moment être un produit dérisoire, est devenu, aujourd'hui, un produit très recherché au regard des grands besoins pour faire face à tout ce plan de croissance. Et donc, tout le monde s'y intéresse en Algérie". Selon le même responsable, la stratégie actuelle dans le domaine de la prospection et de l'exploitation minières, est favorisée davantage pour la connaissance du sous-sol. Une connaissance qui, d'après lui, n'est pas encore complète. "Nous avons des indices et des hypothèses de gisements, nous essayons d'aller vers plus de découvertes. L'Etat ne pouvant plus prendre en charge directement cet effort de recherche. Nous lançons au fur et à mesure que nous les préparons, des sites que nous mettons sur le marché pour les donner en exploration". Le président du Conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier note qu'il faut trouver des secteurs qui peuvent participer aussi bien que les hydrocarbures à la croissance du pays. "Notre objectif est de donner les moyens adéquats pour attirer les investisseurs. Nous sommes en train de créer une banque de données géologiques, qui sera mise à la disposition de ces investisseurs". Plus explicite sur ce sujet, il indique que cette démarche vise à développer, aussi bien, la satisfaction des besoins nationaux pour faire face à "notre consommation industrielle, que pour exploiter les gisements". Il prend comme exemple le cas du ciment. "C'est un produit qui semble un peu banal par rapport aux mines, mais s'il n'y avait pas de gisements de calcaire, il n'y aurait pas de ciment. Ce ciment va satisfaire en premier les besoins nationaux, et l'excédent va être exporté vers d'autres pays".Il révèle également qu'un travail est actuellement effectué pour "trouver des partenaires pour lancer un autre grand gisement de fer de Ghara Djebilet. Un site qui renferme plus de 2 milliards de tonnes de réserve".