Eon France, filiale du numéro un allemand de l'énergie, a confirmé, avant-hier, la conversion de sa centrale à charbon de Gardanne (Bouches-du-Rhône) en unité à biomasse mais a annoncé l'abandon du projet de centrale à gaz de Hornaing (Nord). La société a indiqué qu'elle s'apprête à convertir son unité Provence 4 produisant de l'électricité à partir du charbon en une unité fonctionnant à partir de biomasse d'une capacité de 150 MW ce qui en fera l'un des projets biomasse les plus importants en Europe. Il nécessitera un investissement de près de 220 millions d'euros, a précisé Eon France dans un communiqué, soulignant que le projet permettra de maintenir l'activité industrielle et le niveau d'emploi sur le site et de développer une filière bois dans la région créatrice d'emplois. Les travaux de conversion pourront débuter dès lors qu'Eon aura obtenu les dernières autorisations administratives nécessaires et aura finalisé la mise en place d'une organisation locale compatible avec les exigences techniques et contractuelles du projet, a poursuivi le communiqué. La société a par ailleurs indiqué avoir adressé mercredi au comité central d'entreprise (CCE) un projet de réorganisation des activités industrielles de production d'électricité à partir du charbon de sa filiale SNET. Elle prévoit un plan de départs volontaires affectant 215 postes sur l'ensemble des sites concernés. C'est le même projet que celui présenté en juin, sur le fond, rien n'a changé, la seule différence c'est que les fermetures seront échelonnées entre 2013 et 2015. L'addition finale, sera toujours de 538 suppressions de postes en 2015, a estimé Jean-Pierre Damm, responsable FO chez EON France. Le syndicaliste s'est tout de même félicité que les syndicats aient réussi à faire reculer un peu la direction avec l'échelonnement jusqu'en 2015. Les salariés de la société avaient mené jeudi une grève nationale contre les projets de fermeture et les suppressions d'emplois. Elle avait été suivie par plus de 80% des salariés, selon les syndicats. En juin, la direction d'Eon France avait confirmé aux 885 salariés vouloir fermer cinq tranches sur les sept que comptent ses quatre centrales à charbon héritées de la Société nationale d'électricité thermique (SNET, Saint-Avold en Moselle, Hornaing, Lucy en Saône-et-Loire, et Gardanne). Les deux tranches restantes se trouvent à Gardanne (qui va être convertie en biomasse) et à Hornaing qui devait être remplacée par une tranche alimentée au gaz (CCGT) mais Eon a annoncé vendredi l'abandon de ce projet de conversion. Eon n'a pas donné de détails sur cette réorganisation, souhaitant en réserver la primeur au CCE prévu le 11 octobre au matin, mais expliqué que sa volonté était de mettre en place des mesures de reclassement interne et externe et un plan de départ volontaire. La société considère que ses centrales à charbon sont condamnées à cause du durcissement prévu d'ici 2015 de la législation environnementale européenne.