Début du mois de Ramadhan, rentrée scolaire dans quelques jours et fin symbolique des vacances : le début du mois de septembre porte une symbolique de plus en plus affirmée. Les choses ne changeront certainement pas cette année. Et la polémique n'a pas non plus attendu le jour J pour commencer. Comme chaque année, en effet, les manchettes des journaux, ces derniers temps, traitent souvent de la problématique de la hausse des prix à chaque veille de Ramadhan. Un mois qui vient greffer ses difficultés sur celles relatives, notamment, à la rentrée scolaire qui exige des dépenses particulières pour les ménages. Il faut relever, cependant, que si, effectivement, les prix de plusieurs produits ont connu une nette augmentation en l'espace de quelques jours seulement, on est loin de la folie des années précédentes. Du moins sur certains légumes essentiels à une période de frénésie de consommation et d'excès. Sauf que la rentrée n'est pas que le Ramadhan. Dans deux semaines, près de 8 millions d'enfants vont prendre le chemin de l'école avec ses trois paliers, le primaire, le moyen et le secondaire. Cet événement est aussi porteur de beaucoup de dépenses pour les parents. La facture sera trop salée pour les ménages à petits revenus ou les simples salariés qui, comble de l'injustice, n'arrivent pas à satisfaire convenablement aux exigences de leur progéniture. En plus des dépenses sociales, le mois de Ramadhan et la rentrée scolaire sont aussi porteurs de danger sur le plan social. Plusieurs commentateurs ont ainsi mis en avant ces derniers temps –tout comme les années précédentes d'ailleurs- le risque d'une explosion sociale. Les plus pessimistes risquent, cependant, d'être démentis. La rentrée, malgré les difficultés, ne s'annonce pas aussi explosive que d'habitude malgré les prévisions alarmistes. Et pour cause, les sommes faramineuses dégagées par le ministère de la Solidarité pour soutenir les prix et venir en aide aux démunis sont de nature à calmer certains esprits, même s'il est utile de mentionner que ce ne sont là que des solutions de replâtrage sans lendemain. Le seul conflit sérieux susceptible de dégénérer à la rentrée était la grève de la faim des enseignants vacataires qui a trouvé, fort heureusement, un dénouement heureux. Là non plus, le problème n'est pas totalement réglé malgré les promesses de Boubekeur Benbouzid qui, tout en accordant des concessions, a tenté de sauver les apparences avec une fermeté de mauvais goût. Le seul secteur où la rentrée de cette année peut se distinguer est la politique. Là, il peut y avoir une tempête d'automne, même si des changements profonds n'auront certainement pas lieu. En plus des universités d'été qui se sont achevées, le mois de septembre est aussi porteur de mouvements de contestation au sein de certains partis politiques. Il s'agit notamment du FFS, dont d'anciens militants se sont réunis à Akbou (Béjaïa), et le Mouvement de la société pour la paix dont les ramifications de la crise post-congrès n'ont pas connu leur épilogue. Des changements à la tête de certaines administrations publiques et de postes importants peuvent aussi survenir dans les semaines qui viennent. Tout comme les «auditions» des ministres du gouvernement Ouyahia par le président de la République qui peuvent être de retour, tellement elles sont devenues ces dernières années presque une tradition. Malgré ces spécificités, la rentrée dans sa globalité na va quand même pas durer une éternité. Le mois de septembre n'est qu'un mois de l'année, même si l'automne pourra avoir ses légendes.