Les Bourses européennes ont ouvert en légère baisse, hier, après leur rebond technique de la veille, les investisseurs étant impatients d'avoir des éclaircissements sur le calendrier et les conditions d'une éventuelle demande d'aide internationale de l'Espagne. Le pays serait prêt à demander dès le week-end prochain l'aide de la zone euro pour consolider ses finances publiques, mais l'Allemagne préférerait que Madrid attende encore, a-t-on appris lundi de sources européennes. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,77% à 3 408,88 points dans les premières cotations. À Francfort, le Dax est stable et à Londres, le FTSE cède 0,3%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 recule de 0,4%. "Le marché n'a pas encore très bien compris les implications de la nouvelle politique de la BCE (Banque centrale européenne)", souligne David Thébault, responsable du trading quantitatif chez Global Equities à Paris. "Il y a des craintes qu'un sauvetage de l'Espagne n'entraîne automatiquement une série de dégradations de sa note de crédit." Le risque d'un abaissement de la note de Moody's sur l'Espagne continue aussi à peser sur la tendance, malgré un bon indicateur ISM manufacturier américain publié la veille. "Un abaissement de la note de crédit de l'Espagne par Moody's pourrait faire retomber les taux de rendement du Bund à 10 ans vers 1,3%", soulignent les stratèges taux chez Commerzbank. "Toutefois, nous penchons en faveur d'une confirmation de la note actuelle, ce qui pourrait apporter un peu de répit en périphérie (de la zone euro)", ajoutent-ils. Paris: le CAC 40 (-1,12%) débute en baisse La Bourse de Paris débutait la journée en nette baisse (-1,12%) hier, au lendemain d'un fort rebond. L'indice CAC 40 perdait 38,42 points à 3 396,56 points peu après l'ouverture, après avoir pris 2,39% la veille. Les investisseurs s'interrogent toujours sur la date d'une demande d'aide de Madrid, qui permettrait au pays de réduire ses taux d'emprunt sur les marchés. Les spéculations vont bon train, quant à, une possible demande d'ici la prochaine réunion des ministres des Finances de la zone euro le 8 octobre. Les marchés attendent également de manière imminente une décision de l'agence de notation Moody's, qui pourrait abaisser la note du pays en catégorie spéculative, ce qui compliquerait la situation pour Madrid. Parmi les valeurs, les banques perdaient du terrain, après leur hausse de la veille. BNP Paribas cédait 1,67% à 37,63 euros, Crédit Agricole 2,46% à 5,62 euros et Société Générale 2,48% à 22,38 euros. Le gouverneur de la Banque de Finlande, Erkki Liikanen, doit dévoiler à la mi-journée ses propositions de réforme de la structure des banques. Les valeurs cycliques, dépendantes de la conjoncture, étaient pénalisées, à l'image de Saint-Gobain (-2,30% à 27,60 euros) et ArcelorMittal (-2,87% à 11,16 euros). Alstom chutait (-7,88% à 26,00 euros) après son augmentation de capital d'au moins 300 millions d'euros, par placement privé auprès d'investisseurs, pour payer notamment le solde du rachat de 25% du russe Transmashholding. LVMH perdait 0,91% à 119,50 euros. Les conditions de la montée du groupe au capital de son concurrent Hermès (-0,69% à 210,00 euros) vont faire l'objet d'une procédure de sanction de l'Autorité des marchés financiers (AMF). Unibail Rodamco prenait 0,22% à 157,30 euros, alors que les analystes de Deutsche Bank ont relevé leur recommandation à "acheter", contre "conserver" auparavant. PagesJaunes (+1,59% à 1,47 euro) était en nette hausse après avoir cédé 38,92% du capital de l'éditeur d'annuaires luxembourgeois Editus. Bonduelle gagnait 2,21% à 69,81 euros. Le groupe table sur une nouvelle croissance de ses ventes et de son bénéfice opérationnel sur l'exercice décalé 2012-2013, après un bond de son résultat net lors de l'exercice clos fin juin. Enfin, Argan bondissait (+5,14% à 11,87 euros) grâce à une progression de 17% de ses loyers perçus au troisième trimestre et à la confirmation de ses prévisions d'activité pour l'ensemble de l'exercice. Londres: le FTSE ouvre en baisse La Bourse de Londres a ouvert en baisse, hier, après son fort rebond de la veille. Dans les premiers échanges, l'indice FTSE-100 des principales valeurs reculait de 30,71 points, soit un repli de 0,53%, à 5 789,74 points au lendemain d'un bond de 1,37%. Les marchés "effacent une grande partie des gains d'hier sur fond d'informations indiquant que même si l'Espagne est censée être prête à demander officiellement une aide, le gouvernement allemand ne semble pas appuyer totalement cet engagement", a commenté Markus Huber, d'ETX Capital. Lanterne rouge de l'indice, Wolseley, spécialiste de la distribution de matériaux de construction, d'équipement de plomberie et de chauffage et de bois, lâchait 2,24% à 2 623 pence, le marché se concentrant sur la chute de son bénéfice annuel plutôt que sur l'annonce d'un bond du dividende. Les minières étaient également sous pression, Vedanta Resources cédant 1,69% à 1 034,2 pence, Anglo American 1,37% à 1.865 pence et Kazakhmys 1,19% à 704 pence. Parmi les hausses, le groupe publicitaire WPP prenait 0,12% à 847,5 pence et le groupe pharmaceutique AstraZeneca 0,05% à 2 926,5 pence. Francfort: le Dax en légère hausse La Bourse de France évoluait en légère hausse, hier, dans la matinée après un repli à l'ouverture, en l'absence de données économiques majeures attendues dans la journée et alors qu'elle accueillait l'assureur Talanx. Peu après l'ouverture, le Dax gagnait 0,40% à 7 355,74 points et le MDax des valeurs moyennes 0,41% à 11 175,15 points. Du côté des valeurs, Talanx était la star du jour. Après avoir tergiversé pendant des années sur une introduction en Bourse et avoir fait marche arrière encore tout récemment, le troisième assureur allemand est entré mardi sur le Prime Standard. Il s'agit du plus important segment de marché de la place de Francfort et de la porte d'entrée pour une cotation ultérieure sur les indices. "Au départ (début septembre, ndlr) nous avions l'objectif de lever un milliard d'euros lors de l'introduction en Bourse. Mais nous avons ensuite revu nos plans d'émission d'actions à la baisse et visé un objectif de 500 millions d'euros", a déclaré un porte-parole du groupe. "En raison d'un capital flottant trop faible, nous n'intégrons pas tout de suite le MDax, mais cela reste notre objectif", a-t-il ajouté, en se gardant de fixer un calendrier. L'action Talanx était demandée et s'échangeait à 18,67 euros, soit au-delà du prix de 18,30 euros par titre fixé la veille par le groupe. A l'ouverture, elle a démarré à 19,05 euros soit 4,1% de plus que le prix d'introduction. Sur le MDax, sa filiale Hannover Re en profitait et avançait de 1,81% à 51,69 euros. Sur le Dax, les bancaires avaient du succès : Commerzbank prenait 1,96% à 1,46 euro et Deutsche Bank 1,50% à 32,05 euros. Quatre personnes, dont un ancien courtier de Deutsche Bank, ont été inculpées par l'autorité des marchés financiers britannique (FSA) pour délit d'initié dans le cadre de la plus vaste enquête menée par la FSA sur ce type de délit. Les valeurs de la chimie-pharmacie étaient en repli. Le groupe Lanxess, nouveau venu sur l'indice, cédait 0,53% à 65,48 euros. Le laboratoire pharmaceutique Merck KGaA reculait de 0,39% à 97,29 euros et Bayer était bon dernier (-0,77% à 68 euros). Suisse : ouverture en légère baisse La Bourse suisse a ouvert en légère baisse, hier, à l'image des autres places européennes. Dans les premiers échanges, le Swiss Market Index (SMI) perdait 0,17% à 6 599,70 points. Le Swiss Leader Index (SLI) cédait 0,09% à 984,41 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,17% à 6 101,45 points. Les bancaires, qui s'étaient envolées la veille, ont ouvert en baisse pour ensuite retrouver la zone des gains. Credit Suisse grappillait 0,1% après s'être envolé de 3,4% la veille. Julius Bär montait de 0,1% et UBS de 0,2%. La veille, les deux titres avaient gagné respectivement 2,4% et 2,2%. Les analystes de HSBC ont retiré UBS de leur liste "Europe Super Ten". Les assureurs suivaient une évolution identique. Swiss Life et Bâloise s'appréciaient de 0,1% chacun après une ouverture hésitante. Swiss Re montait de 0,8% à 61,85 francs suisse. La Société Générale a relevé la recommandation à "buy" de "hold", et l'objectif de cours à 75 (57) francs suisse. Les valeurs sensibles à la conjoncture présentaient une image contrastée: Adecco gagnait 0,5%, seul rescapé de la liste "Europe Super Ten" de HSBC. Sonova (+0,9%) et Lonza (+0,6%) faisaient mieux. Le groupe des sciences de la vie a signé un accord de production avec la société de biotechnologie Celladon pour le Mydicar, un produit candidat de Celladon pour le traitement des insuffisances cardiaques en stade avancé. A l'inverse, Sika (-0,5%) et Geberit (-0,4%) perdaient du terrain. Les deux groupes de produits de luxe Swatch (-0,5%) et Richemont (-0,2%) sous-performaient l'indice. Le second a fait l'acquisition de deux entreprises jurassiennes, Varin Varinor et Etampage. Ces rachats démontrent une nouvelle fois la volonté du groupe genevois d'accélérer son intégration industrielle. L'opération est neutre pour le bilan et les comptes de l'entreprise. Transocean (-0,4%) se repliait. L'action a beaucoup fluctué ces derniers jours sous l'effet de décisions politico-juridiques au Brésil. Lundi, Transocean a annoncé que, finalement, la plus haute instance judiciaire l'autorisait à poursuivre ses activités offshore dans le pays. Syngenta (-0,2% à 357,30 francs suisse) ne profitait pas du relèvement de son objectif de cours à 400 (385) francs suisse par Citigroup. L'analyste remarque que les solutions intégrées pour les légumes et le riz ont pris la tête de la concurrence et ont un grand potentiel de croissance. Il confirme sa recommandation d'achat. Sur le marché élargi, Mindset (-17%) ne valait plus que 15 centimes. La faillite de la holding a été ouverte hier, après celle de la société anonyme un peu plus tôt. Kuoni (+0,7%) montait. Citigroup a abaissé l'objectif de cours, tout en confirmant sa recommandation d'achat. L'analyste estime que la sortie de marchés secondaires (Espagne, Italie, Pays-Bas et Russie) est une réponse au problème persistant de rentabilité. Tokyo: le Nikkei clôture quasi stable (-0,12%) La Bourse de Tokyo a terminé, hier, la séance en très légère baisse (-0,12%), à l'issue d'une séance calme marquée par l'attentisme des investisseurs face aux incertitudes de l'économie mondiale. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes s'est effrité de 10,46 points à 8 786,05 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu de son côté 0,16%, lâchant 1,16 point à 731,19 points. L'activité a été extrêmement faible, avec 1,35 milliard d'actions échangées sur le premier marché. La Bourse a ouvert en légère hausse et s'y est maintenue une bonne partie de la journée, grâce à un certain effritement du yen face à l'euro et au dollar, provoqué par la publication la veille d'un bon indicateur sur le secteur manufacturier américain. Ce léger mouvement de baisse du yen a comme d'habitude profité aux groupes exportateurs, dont la valeur des revenus à l'étranger, une fois convertis en yens, augmente lorsque la devise japonaise perd de sa valeur. Parmi les fabricants d'électronique, Canon a gagné 2,36% à 2 604 yens, Sony 1,20% à 928 yens et Sharp 1,04% à 195 yens. Panasonic a en revanche perdu 1,16% à 510 yens. Les constructeurs automobiles ont aussi repris un peu de terrain: Nissan 0,76% à 660 yens, Toyota 0,17% à 2 994 yens et Honda 0,08% à 2 384 yens. Autre gagnant de la journée, le groupe de télécommunications mobile Softbank a bondi de 2,90% à 3 195 yens. La veille, il a annoncé l'acquisition de son concurrent eAccess, dont il pourra notamment utiliser le réseau LTE (proche de la 4G) pour mettre en valeur les iPhones 5 d'Apple qu'il commercialise. Au lendemain de sa naissance par fusion de Nippon Steel et Sumitomo Metal Industries, le sidérurgiste Nippon Steel & Sumitomo Metal a gagné 0,63% à 159 yens. En fin de séance toutefois, la prudence a pris le dessus et des mouvements de vente un peu plus importants ont été constatés. Les fabricants de semi-conducteurs ont particulièrement peiné: Renesas Electronics a chuté de 4,09% à 281 yens et Advantest de 1,33% à 965 yens. Le secteur immobilier a aussi perdu des plumes: Mitsui Fudosan a baissé de 1,05% à 1 515 yens et Sekisui House 0,78% à 766 yens. Les concurrents de Softbank dans les télécommunications mobiles ont pour leur part été mal orientés: KDDI a cédé 2,34% à 5 850 yens et NTT Docomo 0,95% à 125 400 yens.
