Les principales Bourses européennes ont pour la plupart ouvert en légère baisse, hier, les investisseurs continuant d'être inquiets, après l'indice Ifo de la veille, au sujet du niveau de l'activité économique mondiale, tout en commençant à trouver le temps long avant que l'Espagne ne se décide à demander une aide. À Paris, le CAC 40 reculait de 0,17% (-5,97 points) à 3 491,25 points dans les premiers échanges. À Francfort, le Dax cédait 0,18% et l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 0,11%. En revanche, le FTSE de la Bourse de Londres prenait 0,13%. Les indications sont en demi-teinte: Wall Street a terminé en baisse la veille, dominé par les doutes sur la situation économique dans la zone euro, alors que Tokyo a fini sur de légers gains, hier. Les investisseurs optent à nouveau pour la prudence, d'où les faibles variations de cours, relèvent des intervenants. Les indicateurs avancés de la Chine, plutôt bons, font néanmoins que l'ambiance reste globalement positive. Les marchés actions, qui restent proches d'un pic atteint il y a plus d'une semaine dans la foulée des assouplissements monétaires annoncés successivement par la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale, devraient continuer d'évoluer dans des marges de fluctuation étroites. "Il y a un plancher solide qui soutient le niveau des marchés. Tout repli devrait aussitôt être effacé", a déclaré Richard Griffiths, directeur associé chez Berkeley Futures. L'Espagne semble réticente à demander une aide internationale alors que seule une telle demande pourra déclencher le nouveau programme d'aide de rachats d'obligations souveraines de la Banque centrale européenne (BCE), que beaucoup voient comme l'outil qui permettra de définitivement endiguer la crise de la dette de la zone euro. En attendant, le rendement des obligations souveraines à 10 ans espagnoles continue de se tendre sur le marché secondaire même si, à moins de 6%, il reste très loin du pic à plus de 7,5% atteint avant la promesse d'intervention de la BCE. Les futures sur Bunds allemands affichent une légère hausse dans les premiers échanges après un article de presse disant que les services juridiques de la Banque centrale européenne et de la Bundesbank sont en train de contrôler la légalité du nouveau programme de rachat d'obligations souveraines de la BCE. Paris sans direction, évolue autour de l'équilibre La Bourse de Paris évoluait autour de l'équilibre, hier, en début de matinée (-0,06%), dans un marché sans tendance, préoccupé par la conjoncture en zone euro et qui attend toujours des précisions sur le sort de l'Espagne. Peu après l'ouverture, l'indice CAC 40 cédait à peine 2 points, pour s'inscrire à 3 495,28 points. L'enthousiasme né après l'annonce des interventions des banques centrales est retombé pour céder la place à la dure réalité économique. Les investisseurs s'inquiètent des perspectives peu encourageantes, notamment en Europe où les politiques d'austérité sont de plus en plus critiquées. Preuve de cette inquiétude sur la situation économique en Europe, le moral des consommateurs allemands, en très faible progression en septembre, devrait stagner en octobre. Les investisseurs commencent à s'inquiéter des effets sur les entreprises de ces politiques de maîtrise des dépenses publiques. Sur le front des valeurs, de nombreuses recommandations ont été publiées. STM était en hausse de 0,46% à 4,54 euros, après que la banque HSBC a entamé son suivi sur la valeur à "neutre". Schneider évolue peu (+0,16% à 48,62 euros), après que Exane-BNP a abaissé sa recommandation sur la valeur à "réduire", contre "acheter" auparavant. Crédit Agricole lâchait 0,53% à 5,69 euros. Goldman Sachs a abaissé à "neutre" contre "achat" sa recommandation sur la valeur bancaire. EADS progressait de 0,85% à 25,20 euros. Le ministère allemand de l'économie a émis des doutes sur le projet de fusion avec le britannique BAE notamment concernant les garanties de maintien des sites. CGGVeritas, qui avait chuté la veille après l'annonce du rachat du néerlandais Fugro pour 1,2 milliard d'euros, regagnait du terrain hier, matin (+2,48% à 25,04 euros). Les valeurs cycliques, et au premier d'entre elles les automobiles, sont en repli subissant les incertitudes sur la croissance: Renault cédait 0,71% à 38,94 euros et Peugeot perdait 1,05% à 6,48 euros. Londres: le FTSE en légère hausse, reste hésitante La Bourse de Londres progressait très modestement, hier matin, restant hésitante. L'indice FTSE-100 des principales valeurs prenait 5,20 points, dans les premiers échanges, soit une progression de 0,09% par rapport à la clôture de la veille, à 5 844,04 points. Il avait ouvert en légère baisse. "La chute des cours des matières premières depuis la semaine dernière atteste de l'essoufflement. A cela s'ajoutent les dernières nouvelles provenant de la zone euro qui ne sont pas rassurantes. Toutes ces caractéristiques ne poussent pas les opérateurs de marchés à investir", notent les analystes de Saxo Bank. A Londres, le principal perdant était Standard Chartered (-1,59% à 1 457 pence). La holding publique de Singapour Temasek a commencé à sonder d'éventuels repreneurs pour sa participation de 18% dans la banque britannique, qui pourrait valoir 6 milliards de livres, affirmait hier le Financial Times. La Royal Bank of Scotland (RBS) reculait dans son sillage, reculant de 0,81% à 269,3 pence. Le groupe d'armement BAE Systems abandonnait pour sa part 0,21% à 333,8 pence, alors que les discussions politiques se multiplient au sujet du projet de fusion avec l'européen EADS. Du côté des gagnants, Diageo prenait 0,81% à 1 738 pence. Le géant britannique des boissons alcoolisées est entré en discussions sur une possible prise de participation dans le groupe indien United Spirits Limited, fabricant de whisky, vodka et de rhum. Francfort: le Dax évolue en légère baisse (-0,04%) L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort évoluait en légère baisse, hier, à la mi-matinée, après la publication de l'indice mensuel du moral des consommateurs allemands par l'institut GFK, qui montre que l'Allemagne commence à douter de sa résistance à venir. Le Dax reculait de 0,04% à 7 409,74 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes gagnait lui 0,08% à 11 112,78 points. Très suivi en Allemagne, le baromètre du moral des consommateurs allemands, en très faible progression en septembre, devrait stagner en octobre, a annoncé, hier, avant l'ouverture l'institut GfK qui publie ce baromètre. Toutefois, "la récession dans certains pays de la zone euro suscite la peur croissante parmi les consommateurs allemands que l'Allemagne puisse également être touchée", a souligné l'institut GfK. Sur le Dax, le laboratoire Bayer continuait sa progression avec +0,66% à 68,15 euros, toujours bien orienté après le feu vert des autorités américaines pour la commercialisation de son traitement contre les maladies de la rétine appelée "VEGF Trap-Eye". Les constructeurs automobiles faisaient grise mine. Daimler cédait 2,26% à 39,19 euros, BMW 1,88% à 58,52 euros et Volkswagen 2% à 151,80 euros, tirés à la baisse par des signes d'une érosion des ventes des constructeurs d'automobiles allemands sous l'effet de la crise en Europe. En outre, ils pâtissaient d'une révision à la baisse de leur objectif de cours par la banque américaine Goldman Sachs. Suisse : ouverture à tendance latérale La Bourse suisse a ouvert sur une note très légèrement positive, hier. Peu après l'ouverture, le Swiss Market Index (SMI) grappillait 0,03% à 6 599,09 points, le Swiss Leader Index (SLI) restait de marbre à 988,39 points et le Swiss Performance Index (SPI) cédait marginalement 0,01% à 6 101,24 points. Lonza s'envolait de 3,8% à 51,50 francs, avec un plus haut à 52,40 francs. UBS a relevé à 50 (47) francs l'objectif de cours de l'action, laissant sa recommandation à "neutral". Après l'annonce du placement d'un emprunt de 170 millions d'euros, l'analyste a relevé ses attentes EPS 2012 et 2013, de respectivement 3% et 2%. Aux cycliques, Schindler prenait 0,4%. Le fabricant d'ascenseurs et d'escaliers mécaniques a lancé un nouveau programme de rachat d'actions portant sur un maximum de 9,5% du capital de base. Dans le camp des perdants figurait Kühne+Nagel (-0,7%), qui avait la veille navigué à contre-courant. Adecco (-0,3%), Swatch (-0,3%) et SGS (-0,2% à 1 951 francs) reculaient également. La Société Générale a repris la couverture du groupe de certification genevois à "hold", avec un objectif de cours à 2 140 francs. Les financières présentaient un tableau contrasté: Julius Bär (+0,6%), Bâloise (+0,1%) et Swiss Life (+0,3%) étaient recherchées alors que les autres valeurs du secteur lâchaient du lest. Les défensives avançaient également en ordre dispersé, Roche et Novartis cédant respectivement 0,2% et Nestlé gagnant 0,3%. Sonova, à la coloration également un peu défensive, cédait 0,6%. Sur le marché élargi, Valora a annoncé l'acquisition de Ditsch/Brezelkönig. Une partie du prix sera payé en actions Valora, ce qui fait du vendeur Peter Ditsch un des actionnaires principaux du groupe. Il a en effet reçu quelque 635 000 nouvelles actions Valora tirées du capital autorisé. Les investisseurs se montrent intéressés et le titre monte de 5,5%. EFG International (+1,8%) a précisé la date de l'entrée en Bourse de son segment EFG Financial Products Holding: l'opération interviendra dans le courant du quatrième trimestre 2012. Huber+Suhner (+3,7%) et Addex (+2,4%) étaient en tête de liste. Publigroupe (-3,4%) et Georg Fischer (-3,2%) jouaient les lanternes rouges après avoir été rétrogradés par la banque Vontobel. Tokyo: le Nikkei clôture en légère hausse de 0,25%, marché prudent La Bourse de Tokyo a terminé la séance d'hier, en légère hausse de 0,25%, le marché restant prudent face aux incertitudes pesant sur l'économie européenne. A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a grappillé 22,25 points à 9 091,54 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a grimpé de son côté de 0,53%, prenant 3,98 points à 757,66 points. L'activité a été assez faible, avec 1,74 milliard d'actions échangées sur le premier marché. Des investisseurs ont acheté avec parcimonie un certain nombre de titres triés sur le volet présentant un potentiel de croissance intéressant. Parmi les heureux élus ont figuré le groupe de jeu vidéo Nintendo (+6,19% à 10 290 yens), le fabricant de montres Seiko Holdings (+4,27% à 220 yens) et le constructeur d'automobiles Suzuki (+4,92% à 1 534 yens). Le marché est néanmoins resté prudent du fait d'une recrudescence des craintes pour l'Europe. Non seulement l'inquiétude est récemment remontée à propos de l'Espagne qui ne demande toujours pas de sauvetage financier, mais, sur le plan macroéconomique, la nouvelle baisse de confiance des entrepreneurs allemands a souligné les difficultés du Vieux continent. Une conjoncture tendue en Europe risquant de peser sur la croissance de la Chine, déjà en ralentissement, les groupes sidérurgiques dépendant du marché chinois ont peiné: Nippon Steel a fondu de 1,85% à 159 yens et JFE Holdings a repris à peine 0,18%, à 1 072 yens, après de lourdes pertes lors des séances précédentes. Le transport aérien a été l'une des principales victimes. Japan Airlines a notamment chuté de 8,73%, à 3 395 yens. Une semaine après son retour en Bourse, son action vaut 10,42% de moins que lors de son introduction. Le titre a dévissé depuis vendredi et l'annonce par JAL que 6 000 voyages allers-retours entre le Japon et la Chine avaient été annulés. L'action du grand concurrent de JAL, All Nippon Airways (ANA), a s'est repliée pour sa part de 1,13% à 174 yens. Les firmes de transport maritime ont aussi souffert des tensions en mer de Chine orientale, toujours mauvaises pour le commerce: Mitsui OSK a perdu 2,50% à 195 yens et Nippon Yusen 1,34% à 147 yens.