Au moins 40 personnes, en majorité des militaires, ont été tuées et 90 blessées dans la série d'attentats qui a secoué, hier matin, le centre d'Alep. Ce bilan émane de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, ONG proche des insurgés. Un précédent bilan évoquait 27 morts. "La plupart des morts et des blessés sont des membres des forces gouvernementales. Les explosions ont visé un club d'officiers et des barrages de l'armée régulière", a indiqué l'ONG, citant des sources médicales. Selon les autorités locales d'Alep, 27 personnes au total ont péri dans cette série d'attentats. Cette source indiquait également qu'une septantaine de personnes avaient été blessées. Deux voitures ont d'abord explosé à une minute d'intervalle, dans deux rues proches d'un club d'officiers donnant sur la célèbre place Saadallah Al-DJabiri, a affirmé une source militaire. Une troisième a explosé à 150 mètres de la place, à l'entrée de la vieille ville, théâtre d'âpres combats depuis plusieurs jours. Au moins trois militaires y ont péri, selon cette source. Qualifiant ces attentats de "terroristes", la télévision officielle syrienne "Al-Ikhbariya" a montré d'énormes destructions sur la place, avec au moins deux immeubles totalement effondrés et des cadavres recouverts de débris. Les conséquences pourraient être catastrophiques, selon Al Arabi La crise en Syrie pourrait avoir des conséquences catastrophiques, non seulement pour la Syrie mais pour toute la région, a averti mardi le Secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi, à l'ouverture du 3e Sommet de l'Aspa à Lima. La crise syrienne représente un défi majeur pour les pays arabes en ce moment. Les résultats de la crise pourraient être catastrophiques non seulement pour la Syrie, mais pour tout le monde arabe, a ajouté M. El-Arabi, appelant à travailler pour mettre fin à la violence en Syrie. Toutes les initiatives de paix n'ont conduit à aucun résultat, aucune solution n'a été trouvée pour débloquer la situation d'un point de vue politique, a-t-il rappelé, évoquant le rôle des envoyés spéciaux de l'ONU Kofi Annan et son actuel successeur Lakhder Brahimi. Il faut en finir avec les crimes de l'appareil militaire de l'Etat syrien et la violence de l'opposition, nous devons stopper l'hémorragie, a-t-il réitéré. Nous voulons que le peuple syrien obtienne ce qu'il souhaite, la démocratisation du pays, a encore souligné le secrétaire général de la Ligue arabe. L'ONU tire la sonnette d'alarme sur l'exil massif Alors que les combats à Damas et Alep continuent, le HCR a tiré la sonnette d'alarme sur l'exode des Syriens à l'approche de l'hiver. L'ONG suisse Medair a annoncé un programme d'aide de quatre millions de francs pour aider ces exilés au Liban. Les distributions vont commencer en faveur de 300 familles qui vivent sous tente dans la partie Sud de la vallée de la Bekaa, a précisé le responsable des réponses d'urgence de Medair Manuel Jagourd. Une aide va aussi être fournie à environ mille autres familles qui vivent dans des conditions très précaires. En outre, Medair va assister quelque 300 familles syriennes qui ont trouvé refuge dans des communautés libanaises. De son côté, le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a enregistré désormais 311 500 Syriens en Jordanie, Turquie, Irak et au Liban, soit 15 000 de plus en une semaine et trois fois plus qu'il y a trois mois, a précisé le porte-parole Adrian Edwards. Le HCR prévoit que 700 000 Syriens auront trouvé refuge à l'étranger d'ici la fin de l'année. Les agences de l'ONU et leurs partenaires ont lancé la semaine dernière à Genève un appel à 490 millions de dollars pour les aider à passer l'hiver. Des combattants du Hezbollah tués Un commandant du Hezbollah et plusieurs autres combattants de ce mouvement chiite pro-iranien ont été tués en Syrie, ont annoncé, avant-hier, un responsable des services de sécurité libanais et des militants syriens. Le Hezbollah a longtemps été accusé par l'opposition syrienne de soutenir le régime du président Bachar Al-Assad au cours des 18 mois de conflit, ce qu'a récemment nié le mouvement. Le corps du commandant Ali Hussein Nassif a été rapatrié au Liban dimanche et plusieurs autres dépouilles de combattants du Hezbollah ont été rapatriées ces derniers jours, a déclaré le responsable des services de sécurité libanais. Les conditions dans lesquelles ils ont été tués n'étaient pas connues dans l'immédiat. Selon Samer al-Homsi, un militant basé dans la province de Homs, Ali Hussein Nassif et d'autres personnes ont été tuées samedi lorsqu'une bombe a explosé au bord de la route, touchant leur véhicule, près de la ville de Qusair. L'Irak fait atterrir un avion iranien à destination de Damas L'Irak a ordonné, avant-hier, à un avion iranien à destination de Damas de se poser pour s'assurer qu'il ne transportait pas d'armes et a procédé à une fouille qui s'est avérée infructueuse, ont indiqué des responsables irakiens. Nous avons ordonné à un avion cargo iranien de se poser. Il a obéi, puis a été fouillé par des techniciens spécialisés et des agents de la sécurité, a indiqué Nasser Bandar, chef de l'autorité de l'aviation civile irakienne. Nous n'avons rien découvert qui contrevienne aux règles interdisant le transport d'armes entre la Syrie et l'Iran, et l'avons donc laissé poursuivre son trajet, a-t-il ajouté. Un autre responsable irakien a expliqué que l'appareil avait décollé de Téhéran et qu'il se dirigeait vers Damas. Un diplomate de l'ambassade iranienne à Bagdad a de son côté confirmé que les autorités irakiennes avaient ordonné à l'appareil de se poser à l'aéroport de la capitale irakienne pour y être fouillé. L'avion appartient à Iran Air, selon lui.