L'Iran «ne permettra pas à l'ennemi d'avancer» en Syrie mais ne voit pas la nécessité d'intervenir pour le moment, a déclaré le général Massoud Jazayeri, l'adjoint du chef de l'état-major des forces armées iraniennes, cité par le quotidien Shargh. «Pour l'instant il n'est pas nécessaire que les amis de la Syrie entrent en scène et notre évaluation est qu'ils n'auront pas besoin de le faire», ajoute le responsable militaire iranien. Lundi le quotidien syrien al-Watan, avait affirmé que l'Iran avait mis en garde la Turquie contre toute attaque en territoire syrien, affirmant que Téhéran ripostera «durement» pour venir au secours de son allié. Selon le général Massoud Jazayeri, «toutes les composantes de la résistance sont les amis de la Syrie, en plus des puissances qui comptent sur la scène internationale», a-t-il dit. La référence aux mouvements de résistance libanais et palestiniens ainsi qu'à la Russie et la Chine est explicite. «Nous déciderons, selon les circonstances, comment nous devons aider nos amis et la résistance dans la région face à Israël. Nous ne permettrons pas à l'ennemi d'avancer», a-t-il précisé. Cette mise en garde vise les Etats-Unis, les pays occidentaux, mais aussi l'Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie qui soutiennent financièrement et militairement les rebelles syriens et voudraient une déstabilisation du pays. Le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, a appelé lundi son homologue suédois Carl Bildt pour affirmer que la situation en Syrie «allait vers un retour au calme», selon l'agence Irna. «Les pays amis de la Syrie et ceux qui veulent la paix et la stabilité dans la région doivent préparer le terrain pour un dialogue entre le pouvoir et l'opposition», a-t-il affirmé. Les rebelles syriens ont multiplié hier leurs attaques à Alep, la métropole stratégique du nord de la Syrie. La principale ville commerciale du pays vit une situation confuse où armée et rebelles se disputent le contrôle de plusieurs quartiers. La proximité d'Alep avec la frontière turque ajoute à l'importance stratégique de la zone. Les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL), dont le quartier général est en Turquie, tentent de gagner la bataille dans la ville. L'armée turque poursuit le renforcement de son dispositif à la frontière syrienne avec l'envoi de batteries, de missiles, de chars et de véhicules de combat d'infanterie en Syrie. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan, qui entretenait autrefois des relations amicales avec Damas est devenu un des plus féroces critiques du régime en place. Il a demandé la démission du président Assad après 16 mois d'un soulèvement qui déchire désormais la Syrie. La situation humanitaire se détériore de plus en plus. Des milliers de refugiés syriens se trouvent désormais dans les pays voisins, le Liban, la Turquie, la Jordanie et l'Irak. Selon de nouveaux chiffres du HCR plus de 276 000 Syriens ont quitté leur pays depuis mars 2011 R. I.