La Banque nationale de Grèce (BNG), première banque du pays, a déposé, vendredi soir, une proposition pour le rachat du troisième établissement du pays, Eurobank, a indiqué un communiqué de la BNG. La BNG a soumis une proposition facultative pour l'acquisition de toutes les actions de l'Eurobank en proposant 58 nouvelles actions de la BNG d'une valeur de 1 euro contre 100 actions d'Eurobank, est-il précisé. Si l'accord est conclu, les actionnaires actuels de la BNG et de l'Eurobank seront représentés à 75% et 25% respectivement dans le nouveau capital social, selon la même source. Après la conclusion de l'accord, qui dépend de l'approbation des autorités compétentes ainsi que du conseil d'administration extraordinaire de la BNG, cette dernière va absorber Eurobank. L'actif du nouveau groupe, qui maintiendra le nom Banque nationale, doit atteindre 177,7 milliards d'euros (environ 104 mds de la BNG et 73,6 mds d'Eurobank), ce qui lui garantit la première place sur la liste des établissements de crédit grecs, suivis d'Alpha et de la banque du Pirée. Après la fusion, le nouveau groupe doit posséder 925 agences en Grèce et dans les pays de l'Europe du sud-est où les deux banques sont actuellement présentes. Selon la BNG, des actionnaires d'Eurobank représentant 43% de son capital ont accepté son offre. La nouvelle banque va créer un groupe bancaire solide qui servira de pylône pour la stabilisation du secteur financier grec et offrira des capitaux nécessaires pour aider à la reprise économique, s'est félicité le président de la BNG, Georges Zanias, cité dans ce communiqué. Pour sa part Alexandros Tourkolias, directeur général de la BNG, a estimé que l'offre contribuait au renforcement du secteur bancaire en Grèce créant un établissement de crédit viable et capable de faire face aux enjeux actuels. MM. Zanias et Tourkolias vont maintenir leurs postes à la nouvelle banque tandis que les autres postes du conseil d'administration seront répartis d'une façon proportionnelle entre les deux banques. L'offre officielle de la BNG confirme les rumeurs sur une fusion des deux banques qui ont conduit à la suspension de leurs titres en Bourse d'Athènes dans la journée. Avant la suspension de leur cotation, les actions des deux banques s'étaient envolées en fin de matinée à +7,34% pour Eurobank et à +3,98% pour la BNG. Le secteur bancaire grec est en pleine restructuration à cause de la crise financière que traverse le pays et du fait de la restructuration de la dette souveraine grecque en mars, qui avait entraîné d'importantes pertes pour les banques en 2011. La BNG avait accusé l'année dernière des pertes de 12,3 milliards d'euros, ce qui a ramené le taux des fonds propres durs (Core Tier 1) de la BNG à 6,3%. Grâce au deuxième plan d'aide au pays conclu en printemps entre la Grèce et ses créanciers, UE et FMI, une somme d'environ 50 milliards d'euros provenant du Fonds européen de stabilité financière (FESF), est prévue pour la recapitalisation de la BNG, Alpha, Eurobank et banque du Pirée. Sur une première partie de 25 milliards de cette somme versée en mai à la Grèce, 18 milliards étaient affectés aux quatre principales banques grecques. L'Eurobank avait alors reçu 3,97 milliards d'euros, et la BNG 7,43 milliards d'euros. Cette injection avait permis à la BNG de renforcer son Core Tier 1, qui était passé à 8,1%. La proposition de la BNG fait suite à une série d'annonces cette semaine visant à consolider le secteur bancaire. Mercredi, la banque du Pirée avait indiqué négocier avec la française Société générale pour la reprise de Geniki, sa filiale grecque à 99,1%, après avoir déjà absorbé en septembre son rival public Atebank. Et lundi, Alpha bank, deuxième prêteur grec, avait annoncé négocier la reprise par le groupe français Crédit Agricole de sa filiale Emporiki.