L'Europe doit renforcer les fonds propres des banques les plus fragiles de son système financier, y compris "celles qui ont réussi de peu" les tests de résistance, c'est l'appel qu'a lancé le FMI avant-hier. L'évaluation a été faite à partir des statistiques fournies par 91 banques de l'Union européenne (UE) à la fin du mois d'avril de cette année. Elle visait à tester la capacité de résistance des banques européennes en cas de longue récession. HUIT BANQUES EN ECHEC "Le Fonds considère qu'il est important que les autorités nationales se soient rapidement engagées à s'attaquer aux poches de vulnérabilité détectées grâce à l'exercice des tests de résistance", selon le communiqué publié par l'institution. Il "recommande fortement que les mesures nécessaires soient prises pour s'attaquer efficacement aux faiblesses non seulement des établissements qui ont " échoué " à ces tests, mais aussi de celles qui l'ont réussi de peu". En pleine crise de la zone euro, huit banques qui ont raté les tests imposés par l'Autorité bancaire européenne dont : cinq espagnoles, deux grecques et une autrichienne, ce test exigé à 91 banques du continent pour éprouver leur solidité en cas de choc économique, selon les résultats publiés avant-hier. En Espagne, Caixa Catalunya, Pastor, Unnim, Caja3 et CAM ont échoué à répondre aux besoins en capital. Deux banques contrôlées par l'Etat grec, ATEbank et EFG Eurobank, et la Volksbank Oestereichische de l'Autriche sont les banques recalées selon le rapport. Une neuvième, une allemande qui aurait dû être recalée, a refusé d'être comptée après avoir contesté la méthodologie. 16 BANQUES TOMBENT DANS LA ZONE DE DANGER 16 banques sont tombées dans la zone de danger, selon l'Autorité bancaire européenne (ABE).L'ABE a également déclaré que 20 banques auraient échoué au test si elles étaient évaluées sur les statistiques à la fin de 2010.Seulement sept des 91 banques testées avaient échoué au test de résistance bancaire de l'année dernière. INCERTITUDE "Le résultat de l'exercice montre les efforts fournis par les établissements et par les autorités de supervision nationales pour renforcer la solidité des bilans bancaires, mais il faudra en faire davantage", a tranché le FMI. Les économistes du Fonds avaient eu des réserves lorsque ces tests avaient été menés une première fois en 2010. Dans un rapport sur l'économie de la zone euro consigné avant la publication de leurs résultats, ils avaient relevé qu'il y avait au sein du secteur financier "une certaine incertitude concernant leur sévérité". Cette fois-ci, le FMI a félicité l'Europe pour "la méthodologie et les hypothèses solides qui ont été appliquées". "Nous espérons que ce degré élevé de transparence deviendra une caractéristique permanente au niveau des autorités nationales", a-t-il ajouté. LES BANQUES FRANCAISE PASSENT HAUT-LA-MAIN Les banques françaises ont réussi les "stress tests" ou tests de résistance aux pires scénarios économiques, élaborés par l'Autorité bancaire européenne. En France, les groupes bancaires BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et BPCE (fusion de la Banque Populaire et de la Caisse d'Epargne) ont donc tous passé l'épreuve avec brio, affichant des résultats bien au-delà de la moyenne exigée. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, souligne d'ailleurs que toutes les hypothèses de stress retenues par l'EBA avaient été "particulièrement sévères", voire "durcies", affectant surtout une crise équivalente à deux années de récession. Pour réussir, les banques devaient pouvoir justifier un niveau de fonds propres "durs", supérieur à 5% dans toutes les situations envisagées. Les banques françaises ont avancé un niveau de fonds propres de 7,5%. Même dans l'hypothèse extrême d'une récession marquée par une forte augmentation du chômage, une flambée de l'inflation et une violente dépréciation du dollar par rapport à l'euro, elles n'auront pas besoin de renforcer leur capital.