Les cours du pétrole ont rebondi, avant-hier, à New York et à Londres, effaçant les fortes pertes de la veille, soutenus par un dollar en baisse et des inquiétudes sur le front géopolitique. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre s'est envolé de 3,57 dollars, à 91,71 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir plongé la veille de 3,75 dollars. De même, à Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison pour même échéance a terminé à 112,58 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), se hissant de 4,41 dollars par rapport à la clôture de la veille. Il avait reculé la veille de 3,40 dollars. En Asie, par contre, le brut creusait ses pertes, avant-hier, en raison d'inquiétudes pour la demande mondiale dans le contexte d'une laborieuse relance économique aux Etats-Unis, du ralentissement chinois et de la crise dans la zone euro. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en novembre perdait 20 cents, à 87,94 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance reculait de trois cents, à 108,14 dollars. Les cours de l'or noir avaient ainsi chuté à des niveaux plus vus depuis fin août, dans un marché échaudé par des perspectives inquiétantes pour la croissance économique et la demande en Asie, et dans le reste du monde. Ces inquiétudes continuent à jouer et à limiter un rebond encore plus net des prix du pétrole, a noté David Bouckhout, de TD Securities. Mais, le marché a presque totalement effacé son plongeon d'hier, dans un contexte de tensions accrues entre la Syrie et la Turquie, qui pèsent sur l'état d'esprit des investisseurs, a-t-il ajouté. Des tirs syriens d'obus ont fait cinq morts et 11 blessés la veille dans le sud-est de la Turquie, à Akçakale, un village proche d'une portion de la frontière syrienne où des affrontements sont en cours entre l'armée fidèle au régime de Damas et les rebelles syriens. La Turquie a riposté par des tirs d'artillerie contre des positions de l'armée syrienne, mercredi soir et jeudi matin. Avant-hier, l'Assemblée nationale a voté une résolution autorisant formellement le gouvernement à mener des opérations militaires en Syrie au nom de la sécurité nationale mais Ankara n'a pas l'intention de déclencher une guerre avec la Syrie, a par la suite affirmé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan. D'autre part, le rebond du dollar contre l'euro contribuait à soutenir le brut, et les autres matières premières, a noté John Kilduff, de Again Capital. En effet, la baisse du billet vert favorisait les achats d'actifs libellés en dollars, comme l'or noir, pour les acheteurs munis d'autres devises. Par ailleurs, les chiffres sur les stocks américains publiés la veille, qui ont fait état de reculs des réserves de brut et d'essence, étaient plutôt de nature à rasséréner le marché. Le Département américain de l'Energie (DoE) a ainsi fait état d'une baisse inattendue de 500 000 barils des réserves de brut aux Etats-Unis lors de la semaine achevée le 28 septembre, alors que les experts interrogés par l'agence Dow Jones Newswires misaient sur une augmentation de 1,7 million de barils. Mais les risques sur les prix demeurent à la veille de la publication sur les chiffres (mensuels) du chômage et de l'emploi aux Etats-Unis, a prévenu M. Bouckhout. Dans la matinée, des inscriptions au chômage hebdomadaires légèrement plus encourageantes que prévu avaient également participé au soutien des cours.