La Syrie souhaite la création d'un comité de sécurité conjoint avec la Turquie pour surveiller leur frontière, a indiqué, hier, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères syrien, en pleine poussée de fièvre entre Ankara et Damas. Des responsables syriens ont discuté avec l'ambassadeur de Russie, allié de Damas, de l'idée d'un comité sécuritaire syro-turc qui aurait pour mission de trouver un mécanisme de surveillance de la frontière, dans le respect de la souveraineté nationale des deux pays, selon le ministère. Cette proposition survient après qu'un avion de ligne syrien Moscou-Damas a été intercepté mercredi par la Turquie, Ankara assurant que l'appareil transportait des munitions et du matériel militaire à destination du ministère syrien de la Défense. L'incident a provoqué une escalade verbale entre Ankara d'une part, et la Syrie et la Russie d'autre part, ces deux dernières ayant vivement démenti la présence d'armes à bord de l'avion. Selon le ministère, l'idée de ce comité a été lancée mercredi, avant l'incident, par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui avait évoqué la nécessité d'un canal de communication directe entre la Turquie et la Syrie. L'expérience montre que quand des tensions interviennent entre deux pays voisins, le meilleur moyen de les dépasser est d'établir un canal de communication directe, avait déclaré M. Lavrov à la presse, selon des propos retranscris sur le site internet de son ministère. Je sais que la partie syrienne est prête à cela. Je suis sûr que la partie turque l'est aussi. Une telle mesure permettra au moins d'éliminer les explications et les interprétations déformées. Nous entendons encourager nos partenaires afin que ce soit mis en place, avait-il ajouté. Le matériel radar saisi par ANkara est tout à fait légal, selon Lavrov L'avion de ligne syrien Moscou-Damas intercepté par la Turquie et forcé de faire escale à Ankara transportait du matériel radar tout à fait légal, a déclaré vendredi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. L'avion transportait une cargaison qu'un fournisseur russe légal était en train de livrer de manière légale à un client légal, a déclaré M. Lavrov, cité dans un communiqué du Kremlin, à l'issue d'une réunion du Conseil de sécurité russe consacrée notamment à la situation en Syrie. Il s'agit de matériel technique électrique pour des stations radar, un équipement à double usage (ndlr: civil et militaire), mais qui n'est interdit par aucune convention internationale, a précisé M. Lavrov. Il n'y avait et il ne pouvait y avoir aucune arme à bord de cet avion, a-t-il souligné. M. Lavrov a par ailleurs indiqué que le fournisseur allait réclamer la restitution de cette cargaison qui est sa propriété. Lakhdar Brahimi rencontre le roi Abdallah d'Arabie saoudite Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a évoqué, avant-hier, avec le médiateur international en Syrie Lakhdar Brahimi les moyens de faire cesser les violences en Syrie, selon les médias officiels saoudiens. L'entretien à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite, a porté sur les moyens de faire cesser toutes les violences et les violations des droits de l'Homme en Syrie. Dans un communiqué diffusé à New York, le porte-parole de M. Brahimi, Ahmed Fawzi, a indiqué que le souverain et le médiateur s'accordaient sur le fait que la crise en Syrie s'aggrave de jour en jour. Les deux hommes ont aussi souligné la nécessité impérieuse de faire cesser les combats et de fournir une aide humanitaire à 2,5 millions de Syriens affectés par le conflit et aux 348 000 réfugiés déclarés dans les pays voisins. Toujours selon son porte-parole, M. Brahimi a fait valoir sa conviction que la crise ne pourra pas être réglée par des moyens militaires mais plutôt par un processus politique répondant aux aspirations du peuple syrien. Jeudi, le vice-ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Abdel Aziz Ben Abdallah, avait exhorté M. Brahimi à agir pour obtenir l'arrêt de l'effusion du sang du peuple syrien. Le responsable saoudien a alors souligné l'importance pour Ryad que les efforts de M. Brahimi aboutissent à un arrêt immédiat de l'effusion du sang du peuple syrien par le régime du président Bachar Al-Assad. Le médiateur international a entamé en Arabie saoudite une nouvelle tournée régionale pour tenter de trouver une issue au conflit en Syrie, après le rejet par Damas d'un cessez-le-feu unilatéral réclamé par les Nations unies. L'aviation syrienne bombarde des rebelles à l'assaut d'une base clé Des avions militaires syriens bombardaient, hier, des rebelles pour défendre une base stratégique dans la province d'Idleb (nord-ouest), rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), faisant état de 20 blessés parmi les insurgés. Les rebelles tentaient une nouvelle fois de prendre d'assaut la base de Wadi Deif, près du village de Maarchamsa, quand ils ont été bombardés par un MiG du régime, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'OSDH, organisation s'appuyant sur un large réseau de militants et médecins sur place. Plus de 20 blessés, dont trois graves, ont été transportés dans un hôpital de fortune, a-t-il précisé. Des combats ont ensuite éclaté dans le périmètre de Wadi Deif, la base la plus importante dans la région de Maaret Al-Noomane, assiégée par les rebelles depuis plusieurs jours, selon l'OSDH. La ville stratégique de Maaret Al-Nomane, au sud d'Alep, est tombée en début de semaine aux mains des rebelles, qui ont ainsi pu couper l'axe reliant Damas à Alep et freiner l'acheminement de renforts de l'armée vers la grande ville du nord, théâtre depuis mi-juillet de combats intenses entre armée et rebelles.