Un congrès de quelque 70 organisations dont une quarantaine de partis politiques tunisiens a rejeté mardi la date du 23 juin 2013 pour la tenue des élections législatives et présidentielle proposée par la coalition au pouvoir. Nous considérons que le 23 juin proposé pour la tenue des élections n'est pas adéquat pour la société tunisienne en raison de plusieurs inconvénients parmi lesquels la tenue des examens nationaux universitaires et du baccalauréat, selon le communiqué publié à l'issue de ce dialogue national. Le document, lu par le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) Houcine Abessi qui a organisé la réunion, demande aussi que la présidentielle ait lieu avant les législatives, mais il ne fixe pas de calendrier alternatif. La coalition au pouvoir, les islamistes d'Ennahda et les partis de centre gauche Congrès pour la République et Ettakatol, avait annoncé dimanche avoir enfin trouvé un compromis sur la nature du futur régime politique et sur l'organisation de législatives et d'une présidentielle le 23 juin. Le communiqué des participants au dialogue national a salué le compromis de la coalition sur l'instauration d'un régime politique mixte prévoyant l'élection du chef de l'Etat au suffrage universel et non un système parlementaire pur comme le demandaient les islamistes. Le document recommande aussi un dialogue accru entre pouvoir et opposition sur le partage des pouvoirs entre le président et le Premier ministre. Les organisations participantes n'ont cependant pas fixé de calendrier pour l'adoption de la Constitution par l'Assemblée nationale constituante (ANC), évoquant le début de l'année 2013, alors que cet objectif avait été affiché afin de sortir au plus vite de la période de transition post-révolutionnaire. Pour être adoptée, la nouvelle loi fondamentale doit obtenir le soutien des deux tiers des députés. A l'origine, les partis s'étaient engagés à aboutir à un consensus avant 23 octobre 2012, un an jour pour jour après l'élection de l'ANC et près de deux ans après la chute du président Ben Ali en janvier 2012. Le mausolée d'une sainte incendié par des individus cagoulés Le mausolée, ou zaouia, d'une sainte tunisienne a été attaqué et incendié mardi à l'aube par des individus cagoulés, ont rapporté les médias officiels. L'incendie a ravagé presque totalement le sanctuaire dont les murs ont été noircis par les flammes. Selon le témoignage de quatre femmes âgées résidant dans le sanctuaire, cinq individus cagoulés ont pris d'assaut l'édifice, situé à La Manouba, une banlieue du nord-ouest de Tunis, à 3h00 locales (4h00 GMT). Les individus sont entrés directement dans la pièce où se trouve le tombeau, sur lequel ils ont versé un liquide hautement inflammable avant d'y mettre le feu, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur qui a dépêché une patrouille sur les lieux. Avant de prendre la fuite, les assaillants, non identifiés, ont subtilisé deux bagues et un téléphone portable appartenant aux résidentes, en plus d'un mouton et de deux chèvres appartenant à un voisin, a ajouté le ministère, qui a ouvert une enquête pour identifier les auteurs de l'agression. La sainte dont le mausolée a été attaqué est Lella Manoubia, de son vrai nom Saïda Aïcha Manoubia. Elle a vécu de 1180 à 1257 Disciple d'Aboul Hassan Al-Chadhili, un saint musulman d'origine marocaine qui a longtemps vécu en Tunisie, et imprégnée du savoir scientifico-théologique, elle est considérée comme "un haut pôle" de la dignité soufie. Sa sépulture est toujours visitée par les femmes afin d'obtenir l'exaucement de leurs voeux ou la guérison de malades. Les adeptes viennent aussi le dimanche participer à la cérémonie de transe animée par des officiantes femmes.