Des représentants du gouvernement du président Juan Manuel Santos et de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont dû entamer, hier, à Oslo des négociations de paix, dans l'espoir de mettre fin à des années de conflit. "Je ne veux pas donner de faux espoirs", a déclaré l'ancien vice-président colombien Humberto de la Calle avant de quitter Bogota pour Oslo. Mais "je garde un optimisme modéré. En espérant ramener de bonnes nouvelles pour la Colombie", a-t-il ajouté. Une conférence de presse aura lieu au lendemain des pourparlers, ont annoncé dans un communiqué conjoint les représentants du gouvernement colombien et les FARC. Les médias ignoraient si les délégations étaient arrivées à la capitale norvégienne et le lieu des négociations, qui devrait rester secret. Le ministère des Affaires étrangères norvégien a uniquement souligné que la conférence de presse aurait lieu à proximité d'Oslo. Un accord signé à La Havane le 26 août entre la guérilla d'inspiration marxiste et Bogota détermine les points principaux qui seront traités lors des pourparlers: la réforme agraire qui est à l'origine du conflit, la participation politique, le trafic de drogue, les victimes et indemnisations, la fin du conflit et l'application de l'accord de paix. La dernière tentative de négociations, menées par l'ancien président colombien Andrés Pastrana, s'était soldée par un échec en 2002. Les FARC avaient refusé tout cessez-le-feu, tout en poursuivant les enlèvements contre rançons et le trafic de cocaïne, leur principale source de financement. La guérilla, qui compte actuellement quelque 9 000 combattants, a subi au cours des dernières années d'importants revers militaires, dont la perte en novembre 2011 de leur numéro un, Alfonso Cano. Le mouvement concentrait ces opérations dans plus de la moitié des 1 102 communes colombiennes dans les années 90 alors que, aujourd'hui, elles ne sont opérationnelles que dans 70 communes, selon le ministère de la Défense colombien. Les négociations devraient continuer fin octobre à Cuba, pays qui sert de médiateur dans le conflit.