Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et celui de la Ligue arabe Nabil Al-Arabi ont lancé avant-hier, un appel pressant à un cessez-le-feu en Syrie pendant la fête musulmane de l'Aïd al-Adha, du 26 au 28 octobre. Dans un communiqué commun, les deux hommes exhortent toutes les parties en guerre en Syrie à tenir compte de la demande (du médiateur international Lakhdar Brahimi) d'un cessez-le feu et d'un arrêt de la violence sous toutes ses formes pendant la période de l'Aïd al-Adha. Ils demandent en outre à tous les acteurs régionaux et internationaux de soutenir cet appel. Cette trêve doit être de longue durée, soulignent les deux responsables, qui estiment qu'elle peut ouvrir le voie à un processus politique pacifique qui réaliserait l'aspiration légitime de la population syrienne à la démocratie, à l'égalité et à la justice. Ils appellent en particulier le gouvernement syrien à faire preuve de sagesse et de hauteur de vue en mettant fin aux tueries et aux destructions afin que tous les problèmes, si compliqués soient-ils, puissent être traités par des moyens pacifiques. Cet appel conjoint coïncide avec l'arrivée à Damas de l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui souhaite obtenir un cessez-le feu la semaine prochaine alors que le cycle de la violence a fait plus d'un millier de morts en moins d'une semaine. M. Brahimi a rencontré hier,le chef de la diplomatie syrienne Walid Al Mouallem. Damas s'était dit prêt mardi dernier, à étudier sa proposition de trêve. Poursuite des affrontements autour de la base militaire de Wadi Daif Des affrontements de moyenne intensité étaient en cours hier matin, autour d'une base militaire de l'armée syrienne assiégée par les rebelles, près de la ville-clé de Maaret al-Noomane, dans le nord du pays. Des rafales d'armes automatiques et détonations étaient audibles à intervalles réguliers en provenance de cette base de Wadi Daif, en périphérie-est de Maaret Al-Noomane, ville sous contrôle rebelle depuis le 9 octobre et soumise depuis lors à d'intenses bombardements de l'armée. Cette zone en particulier est la cible des bombardements de l'aviation syrienne, qui déverse quotidiennement depuis le ciel des bombes de 500 kg et à sous-munitions. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui se base sur un large réseau de médecins et militants, de violents combats opposent les troupes régulières aux rebelles, qui ont attaqué un convoi militaire sur la route Damas-Alep, au sud de Maaret Al-Noomane. Dans la région de Damas, des colonnes de fumée s'élevaient non loin des résidences de la police alors que des tirs nourris étaient entendus, selon l'OSDH. Les forces gouvernementales ont arrêté une vingtaine de personnes dans cette ville située à 10 km au nord-est de la capitale, tandis que de violents combats opposaient l'armée aux rebelles près de la localité de Erbine, à 7 km au nord-est de Damas. Les violences d'hier, surviennent au lendemain d'une nouvelle journée meurtrière ayant fait 133 morts à travers la Syrie, dont 55 civils, 33 rebelles et 45 soldats. En outre, 37 corps ont été retrouvés dans un cimetière de la ville de Deir Ezzor, certains écartelés et d'autres portant des traces de brûlures. Douze d'entre eux ont été identifiés. Sept autres corps ont été retrouvés dans la province d'Alep et 4 dans celle de Damas.